Soudan: Le général Al-Burhan hausse le ton après la chute de Wad Madani

La ville de Wad Madani, capitale de l'État d'Al-Jazirah, a été prise par les paramilitaires FSR (Forces de Soutien Rapide) lundi. Une défaite militaire cuisante pour l'armée et un nouveau désastre humanitaire. La chute de la ville entraîne de plus en plus de critiques contre le général al-Burhan, chef de l'armée. Jeudi 22 décembre, il a voulu montrer un visage de fermeté.

Pour son premier discours depuis la chute de Wad Madani, le général al-Burhan a voulu démontrer qu'il restait fort. Le chef de l'armée a réaffirmé que ses troupes restaient unies et faisaient office de rempart ultime du pays. Il a néanmoins promis qu'il tiendrait pour responsables les militaires qui avaient décidé de battre en retraite. Une enquête inédite a d'ailleurs été ouverte suite à cette débandade.

Il faut dire que depuis lundi, le chef de l'armée est affaibli. À plusieurs reprises, des leaders politiques ont accusé l'armée de tromper la population ou encore de suivre une mauvaise stratégie. Ces propos trahissent le sentiment d'abandon et de colère de la population contre l'armée qui promettait de la protéger. Après quatre jours de combats en banlieue, les FSR sont en effet entrés facilement dans Wad Madani, alors que l'armée, elle, avait déjà quitté la ville.

Crainte d'effondrement du système de santé soudanais

Jeudi, le syndicat des médecins a affirmé que les paramilitaires s'adonnaient déjà au pillage et au vandalisme des centres de santé. Selon l'organisation, les 22 hôpitaux de la ville seraient désormais hors service. « Wad Madani était devenu un centre majeur, depuis que 90% des hôpitaux de Khartoum ne fonctionnaient plus. Cela conduit à un effondrement complet et dangereux du système de santé », a déclaré l'organisation.

En prenant la ville, les FSR vont maintenant pouvoir se déplacer librement dans tout l'État d'Al-Jazira et frapper dans plusieurs directions, notamment Gedaref, Sennar ou Kosti. Leurs mouvements seront également moins prévisibles.

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