Madagascar: Arrêt temporaire de la pêche aux poulpes, une méthode qui a fait ses preuves

À Madagascar, les eaux du sud-ouest de l'île sont interdites aux pêcheurs de poulpes. Comme chaque année, de la mi-décembre à fin janvier, le ministère de la Pêche et de l'Économie bleue décrète l'arrêt temporaire de cette activité dans la région, la première productrice de poulpes. L'espèce, nichée dans les récifs le long de 535 kilomètres de côte, est la principale source de revenus et de consommation pour les habitants du littoral.

Un mois et demi sans pêche, c'est le temps pour permettre aux poulpes de se reproduire et aux stocks de se renouveler.

Cette pratique s'est imposée en 2005, face une baisse inquiétante de la collecte, après dix ans de croissance ininterrompue. Près de deux décennies plus tard, la méthode a fait ses preuves, estime Tianome Andriantsalama, membre du réseau « MIHARI » qui fédère les acteurs impliqués dans la gestion des aires marines locales, à Madagascar.

« Actuellement, la pêche aux poulpes est une pêche responsable et assez exemplaire parce qu'outre ces fermetures, les méthodes de pêche à la main respectent l'habitat. C'est une pratique qui n'est pas destructrice. La pêche aux poulpes est considérée comme une activité à haute valeur commerciale. Cela coûte un plus de 1 dollar le kilo de poulpes. Imaginez, après la réouverture de la pêche, un pécheur pêche en moyenne 6,5 kilos dans la journée », explique Tianome Andriantsalama, membre du réseau « MIHARI ».

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Six kilos et demi par jour, soit plus du double des captures d'avant fermeture. Ces résultats encourageants sont suivis de près par le Comité de gestion des poulpes, basé à Tuléar. Il veille à la sensibilisation et au respect de l'arrêt de la pêche dans le Sud-Ouest.

« Vu la tendance actuelle due au changement climatique, on remarque une baisse des ressources marines, mais grâce à notre travail acharné, on essaie de maintenir le stock, de manière constante. Le stock de poulpes, dans le sud-ouest de Madagascar, ne dépasse pas le seuil de surexploitation jusqu'à présent », précise Sonya Ramisanandrasana, secrétaire exécutive du Comité de gestion des poulpes.

Une méthode pensée pour inspirer le reste de la filière halieutique malgache. Sur la Grande-Île, la pêche fait vivre 1 million et demi d'habitants.

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