Ile Maurice: «Libérez la scène des restrictions policières»

Les artistes partagent un voeu pour la nouvelle année : retrouver la liberté d'organiser des concerts sans les restrictions policières actuelles. «Napa touy lar», plaident-ils. Espérant harmoniser leurs efforts pour permettre à la musique et à la culture de s'épanouir pleinement.

Murvin Clélie, chanteur, musicien, arrangeur

«Recommencer à faire des concerts»

«J'espère que 2024 sera une belle année pour nous artistes et que nous pourrons recommencer à faire nos concerts et spectacles. Que la musique recommence à résonner partout. À Maurice, nous sommes comme un bouquet de roses de toutes les couleurs ; c'est ce qui fait notre beauté. Je souhaite que nous gardions la beauté de ce bouquet intact.»

Ras Natty Baby, auteur-compositeur interprète

«Stop aux excès de zèle pour les permis de concerts»

«Je souhaite qu'on laisse les artistes vivre et travailler. Je demande à la police d'arrêter de faire des excès de zèle pour les permis de concerts. J'ai toujours appris que la police était là pour faire respecter l'ordre et la loi. Elle n'a rien à faire dans le monde musical. Que chacun reste à sa place. Les artistes rendent la population heureuse, moins stressée. Je souhaite qu'on nous laisse nous exprimer et qu'on arrête de nous mettre des bâtons dans les roues.»

Bruno Raya, artiste-producteur

%

«MASA rann nou nou kas»

«Je souhaite que les choses s'améliorent pour les artistes. Problem zamé fini. Ziska zordi nou ankor dan problem. Je souhaite que les mentalités changent vis-à-vis des artistes. Ki Mauritius Society of Authors (MASA) rann nou nou kas ki tou létan li pé pran ar nou.»

Jason Heerah, musicien, chanteur, producteur

«Que tous les artistes soient solidaires»

«Je souhaite que tous les artistes soient solidaires. Nous nous sommes réunis en décembre et c'était bien. Je souhaite que cela continue en 2024 et qu'il y ait même davantage de rencontres. Je souhaite aussi qu'en 2024 la musique résonne fort. Les lamizik-la zwé.»

Elvis Heroseau, musicien et arrangeur

«Être artiste, un métier à part entière»

« Je souhaite qu'en 2024 les artistes soient considérés comme tels. Que notre statut soit respecté car souvent dans la tête des gens, un ségatier, c'est quelqu'un ki pé bat-baté. Il y a malheureusement des gens qui ne se rendent toujours pas compte qu'être artiste, c'est un métier à part entière. Je souhaite qu'en 2024, zot donn nou sa valer-la.»

Bigg Frankii, chanteur

«Que cessent les mentalités malsaines»

«Pour la nouvelle année, j'espère qu'il y aura plus d'amour et moins de haine. Qu'on cesse avec les mentalités malsaines et qu'on ne fasse plus qu'un car c'est l'union qui fait tout. L'amour doit toujours gagner. Voilà un peu ce que je veux voir en 2024. Du positif, beaucoup de positif.»

Gérard Louis, artiste-producteur

«Que nous puissions vivre de notre art»

«Que l'année 2024 soit prospère, que cette nouvelle année soit remplie de positivité. Que nous les artistes nous puissions vivre de notre art. Qu'il y ait plus de musique, plus de concerts, mais surtout que les jeunes s'engagent dans la musique avec de beaux textes et de belles musiques.»

Ejilen Faya, DJ et producteur

«Que les artistes se réunissent plus souvent»

«Je souhaite que les artistes se réunissent plus souvent pour partager leurs connaissances. Les technologies ont changé beaucoup de choses dans le monde musical, il est important de se tenir au courant. Les anciens peuvent partager leur expérience et les jeunes peuvent apporter leur maîtrise des technologies. C'est ensemble que nous pouvons avancer.»

Valérie Lemaire, directrice de Mo'zar Espace Artistique

«La classe moyenne qui a glissé dans la pauvreté»

«Mon voeu pour les artistes, c'est qu'il puisse y avoir des concerts, qu'ils puissent vivre de leur art car la situation actuelle est difficile. D'une manière plus générale, je souhaite qu'il y ait moins de pauvreté à Maurice, que davantage soit fait pour leur venir en aide. Il y a beaucoup de personnes qui étaient dans la classe moyenne et qui ont glissé dans la pauvreté. Je souhaite qu'ils arrivent à tenir le coup et connaissent des lendemains meilleurs.»

Neermala Luckeenarain, plasticienne

«Promouvons une galerie d'art nationale»

«J'espère que 2024 sera bien arrosée. Après la pandémie de Covid-19, nous avons tiré des leçons de la crise. Qu'est-ce que nous voyons aujourd'hui ? Le niveau des océans augmente ; il y a des sécheresses, tempêtes, incendies. La lutte contre le réchauffement climatique est une priorité. L'homme est responsable de ses actions. Il faut dire «non» à la pollution. Il nous faut une plus large dimension culturelle. Promouvons l'idée d'une galerie nationale ou d'un musée. Ce sont des institutions permanentes avec un rôle patrimonial, qui agissent comme un foyer intellectuel. Il faut démocratiser l'art contemporain. J'espère que l'an 2024, sera une année constructive. Que ceux qui ont eu une vie difficile accueillent tout de même 2024 avec enthousiasme. Que 2024 apporte le bonheur, la santé, le succès dans la vie personnelle et professionnelle.

L'art c'est ma méditation,

L'art c'est ma religion,

L'art c'est ma passion.»

Amarnath Hosany, auteur de livres jeunesse

«N'oublions pas les nécessiteux»

«Ayons une pensée spéciale pour ceux qui souffrent et les nécessiteux qui luttent. N'oublions surtout pas que chaque année qui s'écoule nous rapproche davantage de notre destination finale. Soyons sensibles et généreux ! Bonne année 2024.»

Jean-Yves L'Onflé, artiste-peintre

«Plus de participation aux expos internationales»

«Mon souhait pour 2024, c'est la création d'une galerie nationale où seront exposées les oeuvres des artistes décédés pour que les jeunes puissent connaître leurs techniques. Il ne faut pas non plus oublier les artistes d'aujourd'hui. Les autorités font déjà beaucoup pour encourager les artistes. Je demande encore plus d'encouragement, plus d'ouverture vers l'extérieur, par exemple, plus de participation aux expos internationales. Que le ministère des Arts et du patrimoine culturel reconnaisse la valeur des artistes mauriciens. Que la paix règne sur notre île magnifique.»

Jean-Renat Anamah, danseur, chorégraphe

«Retrouver la sensibilité aux arts»

«Je souhaite que les Mauriciens aient plus d'attention pour le travail des artistes. Les Mauriciens vivent souvent au rythme effréné du matérialisme, de choses futiles imposées par la tendance. Mon voeu, c'est qu'on retrouve l'authenticité du vivre ensemble mauricien, que l'on retrouve cette sensibilité aux arts.»

Gaston Valayden, auteur, comédien, metteur-en-scène

«La liberté de s'exprimer»

«Mon souhait pour la nouvelle année est que tous les artistes, quel que soit le médium artistique, aient la liberté de s'exprimer. En ce moment, j'ai une pensée spéciale pour les chanteurs. Qu'ils retrouvent la liberté de pouvoir organiser les concerts. Si un artiste n'est pas libre, la créativité ne pourra pas exister.»

Master Krazy, DJ

«Éliminer le communalisme»

«Mon voeu pour 2024, c'est que les artistes puissent recommencer à faire des concerts, que nous puissions travailler aisément. Rétourn nou nou lépok lontan. Je souhaite que le coût de la vie baisse. Tout est vraiment trop cher. Ce n'est pas évident de joindre les deux bouts. J'espère que nous serons tous soulagés en 2024. Je souhaite aussi que les gens réalisent que la vie est plus qu'un cadeau. Il faut aimer l'autre et éliminer le racisme et le communalisme.»

Boyzini, chanteur

«Napa touy lar»

«Que 2024 nous permette de recommencer à faire des concerts comme avant, que nous puissions recommencer à travailler. Nous ne faisons de mal à personne. Je ne comprends pas pourquoi il faut mettre des bâtons dans les roues de l'industrie musicale. C'est la première fois que nous vivons un mois de décembre aussi triste car la musique nourrit bon nombre de familles. Maurice dispose de plusieurs beautés ; la musique en fait partie. Qu'on ne la détruise pas. Que les autorités concernées napa touy lar.»

Bernard Moonsamy, l'un des chanteurs du groupe Anonym

«Des solutions pour toute l'industrie musicale»

«Je souhaite qu'en 2024, nous puissions trouver des solutions pour que tous les artistes, tous les autres acteurs de l'industrie musicale, puissent travailler en toute quiétude. Fin décembre, nous nous sommes retrouvés dans une situation compliquée avec l'annulation de beaucoup de concerts. Je souhaite qu'ensemble, avec les autorités concernées, nous puissions vraiment trouver des solutions pour qu'en 2024 la musique et notre culture puissent résonner.»

Romi Poonoosamy, directeur de Santral Art Limited

«La paix pas que pour la culture»

«Pour 2024, je souhaite la paix. La paix dans tous les secteurs. Pas que pour la culture. Je souhaite aussi que le secteur de l'art et de la culture devienne une industrie. Voilà mon souhait pour maintenant et pour après aussi.»

Zainab Soyfoo, championne de la Ligue de slam 2023

«Publier mon premier livre»

«Mon souhait est d'avoir davantage d'échanges avec des personnes d'horizons diffé- rents, d'apprendre et de partager. J'espère élargir ma zone de confort en me lançant dans des projets et, si Dieu le veut, publier mon premier livre de poésie. Sur le plan national, j'espère que l'île Maurice va continuer à promouvoir des plateformes pour que les artistes puissent se faire entendre.»

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.