Vingt-quatre heures après sa nomination, le nouveau Premier ministre tchadien, Succès Masra, a dévoilé, le 2 janvier, la nouvelle équipe gouvernementale composée de quarante-et-un ministres, dont cinq ministres d'État et onze secrétaires d'État.
La nouvelle équipe ressemble à celle de son prédécesseur, Saleh Kebzabo, qui a démissionné avec l'entrée en vigueur de la Ve République. On note quelques changements tout de même dans les ministères des Télécommunications, des Sports, l'Education nationale et l'Economie, avec le départ de plusieurs caciques de l'ancien régime.
Rappelons que l'ex-opposant et président du parti Les Transformateurs avait appelé à voter Oui lors du référendum du 17 décembre dernier. Une décision qui tranche avec son appel à boycotter le dialogue national inclusif une année plus tôt. Farouche opposant au régime de la transition militaire, Succès Masra avait pu regagner le Tchad à la suite d'un accord signé à Kinshasa, sous l'égide du président Félix Tshisekedi.
Rentré au pays le 3 novembre dernier après un an d'exil consécutif à la répression sanglante d'une manifestation dans laquelle des dizaines de civils avaient été tués, Succès Masra a été désigné Premier ministre du gouvernement de transition le 1er janvier.
Ce gouvernement devra organiser les prochaines élections devant mettre fin à la transition, prolongée de deux ans en septembre 2022 après un dialogue national boycotté par l'opposition et la société civile.
Le 31 octobre dernier, un accord de principe avait été signé entre le gouvernement tchadien et le président du parti Les Transformateurs, Succès Masra, permettant le retour de ce dernier. Ses partisans espèrent que cette initiative favorisera la réconciliation nationale. Mais, ce rapprochement entre l'opposant et le président de la transition choque une partie de la classe dirigeante tchadienne qui demande au préalable que des militaires soient reconnus coupables de la répression d'octobre 2022 et qu'ils répondent de leurs actes devant la justice.
Succès Masra remplace à ce poste un autre ex-opposant, Saleh Kebzabo, qui a conduit le référendum constitutionnel du 17 décembre. Le Oui l'avait emporté à 85,90% contre 14,10%, avec un taux de participation de 63%.
