Afrique: Après l'assassinat du numéro 2 du Hamas - Le spectre de l'extension du conflit plane sur le Moyen-Orient

4 Janvier 2024

Hassan Nasrallah souffle le chaud et le froid

Un nouveau palier vient d'être franchi par l'agresseur israélien dans la guerre imposée aux Palestiniens dans la Bande de Gaza, également aux territoires occupés de Cisjordanie en attendant une prochaine et éventuelle extension ver le Sud-Liban après l'assassinat du numéro 2 du Hamas, Saleh al-Arouri, visé par une frappe aérienne alors qu'il se trouvait dans un local présenté comme étant le fief du Hamas au Sud-Liban et où devait se tenir une réunion importante de cadres du mouvement palestinien de la Résistance.

Les premières réactions enregistrées à la suite de ce tragique événement déplorent un coup dur apporté aux pourparlers en cours, voire un arrêt net des négociations menées depuis quelques semaines, en vue d'un éventuel cessez-le-feu à Gaza outre un certain nombre d'autres arrangements.

Autrement dit, il s'agit, selon des observateurs, d'un développement des plus graves pour toute la région du Moyen-Orient et du Golfe.

Tout d'abord, pour les Palestiniens, compte tenu des pratiques des gouvernants de Tel Aviv, tout porte à croire que les militaires sionistes vont faire preuve de plus de barbarie dans leurs frappes contre la Résistance palestinienne, surtout si l'on se fie aux déclarations des responsables israéliens, assurant que leur armée se prépare à des «combats prolongés», qui devraient durer «tout au long de l'année» à Gaza.

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Une riposte mesurée

«L'idée que nous puissions nous arrêter bientôt est erronée. Sans une victoire claire, nous ne pouvons pas vivre au Proche-Orient», déclare en substance le ministre israélien de la Guerre, Yoav Gallant.

Côté sud-libanais, c'est plutôt l'expectative qui ne devrait pas se prolonger, dans le sens où le Hezbollah et son chef «vénéré», Hassan Nasrallah ont habitué les observateurs à agir contre toute agression israélienne, mais dont l'ampleur reste à définir, cette fois-ci, au vu de la tension extrême dans toute la région.

Alors, assistera-t-on à une extension du conflit armé avec une généralisation des affrontements ?

A première vue et selon les propos de Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah libanais, lors de son discours attendu, qui a duré près de deux heures dans la soirée d'hier, 3 janvier 2023, on s'achemine vers une riposte «mesurée» de la part du parti chiîte au Sud-Liban comme déjà annoncé.

Hassan Nasrallah a été clair tout en étant pondéré : la résistance libanaise ne laissera pas passer l'assassinat de Saleh Arouri impuni. Ainsi, tout en confirmant une toute prochaine opération contre Israël, Nasrallah a laissé entendre qu'il veillerait à préserver les intérêts nationaux de l'Etat libanais et de la solidarité entre les différentes composantes politiques et sociales du Liban.

Par respect pour l'unité nationale libanaise

Toutefois, il a été clair, en lançant un avertissement ferme annonçant la détermination de ses forces à mener une guerre sans merci si «l'ennemi sioniste lui imposait la guerre et qu'il dispose de tous les moyens en sa possession -- et ils sont «colossaux», pour se lancer dans une confrontation de longue durée, tout en indiquant et en répétant que ce n'est nullement par peur des Israéliens, mais par respect pour l'unité nationale libanaise.

Autrement, il a laissé entendre que c'est à Israël de faire en sorte que le conflit reste circonscrit, faute de quoi, il assumera les conséquences d'une escalade incontrôlée.

Côté Israël, le gouvernement s'est muré dans le silence, s'abstenant de revendiquer le meurtre du dirigeant du Hamas et qui porte, à n'en point douter, la signature des renseignements militaires israéliens.

Or, il faut prendre en considération l'autre drame qui a frappé la région et le même «axe» dit de la Résistance, à savoir la double explosion, survenue hier mercredi dans la ville iranienne de Kerman, théâtre d'un véritable carnage, selon un bilan provisoire, pas moins de 103 morts et plus de 170 blessés.

L'Iran et ses «protégés» directement ciblés

En effet, l'Iran célébrait, en ce jour, le 4e anniversaire de la mort du général des «Gardiens de la révolution», Kassem Soleimani, tué en janvier 2020 à l'âge de 62 ans, lors d'une attaque de drone américain en Irak, sachant que les deux explosions ont touché un important rassemblement dans le cadre de cette cérémonie commémorative, à la fois composée de représentants du régime et de simples anonymes.

Selon les premières données diffusées par l'agence de presse iranienne, Irna et l'agence locale, Tasnim, l'Agence de presse de la République islamique, relayées par l'AFP, une première explosion s'est produite à 700 mètres de la tombe de Soleimani, et la seconde à un kilomètre, dix minutes plus tard tout en indiquant que les auteurs des faits auraient activé les bombes via une télécommande à distance ».

Les questions qui se posent et s'imposent consistent à savoir qui serait derrière ces deux attentats ? Seraient-ils liés à la frappe qui a visé Saleh Arouri ? Toutes les hypothèses sont plausibles, selon les analystes dans la mesure où c'est l'Iran et ses «protégés» qui ont été directement ciblés.

Les jours à venir pourraient apporter des réponses à ces points d'interrogation, déterminantes pour la suite des événements...

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