Ile Maurice: Témoignages - Voyage au bout de l'enfer...

Des milliers de passagers bloqués dans plusieurs aéroports à travers le monde. De Londres à Mumbai en passant par La Réunion, le Paille-en-Queue leur fait vivre un véritable cauchemar. La note risque d'être salée car des réclamations et des procès vont atterrir très prochainement.

À l'aéroport de Roland Garros samedi, aucun passager n'a été prévenu d'un retard ou d'une annulation de vol quelconque. Ceux venus à l'enregistrement depuis la matinée ont été avertis surtout de retards, pour apprendre après que tous les vols avaient été annulés. Le comptoir de MK a été pris d'assaut par une foule d'abord exigeant des informations, mais en colère par la suite car n'en recevant aucune... sauf une petite bouteille d'eau. La préposée derrière le comptoir répétait à satiété qu'elle n'était au courant de rien et qu'il fallait voir son supérieur ; lequel était souvent introuvable.

La préposée au comptoir de MK, samedi à l'aéroport Roland Garros, très sollicitée.

Quelques heures plus tard, après avoir arpenté l'aérogare de multiples fois, les passagers ont été informés que la compagnie allait prendre en charge l'hébergement à condition qu'ils trouvent euxmêmes leur hôtel. Avec cette précision sur une attestation que les frais seraient remboursés a posteriori. Cris de colère évidemment car après une réclamation, le délai pour le remboursement pourrait être de trois à six mois ! Par la suite, il a été aussi annoncé que la compagnie allait payer le taxi à tous ceux voulant rentrer chez eux.

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Erode George, un homme d'affaires qui n'a pas sa langue dans sa poche, a menacé de poursuivre la compagnie au motif des nombreux inconvénients qu'il avait déjà subis, dont un manque à gagner pour son entreprise. «C'est inadmissible d'être traités de cette façon», a-til précisé. Un autre, qui avait une connexion à prendre ce soir-là, résigné, menaçait aussi la compagnie de représailles judiciaires. Beaucoup de Réunionnais qui avaient payé leurs frais d'hôtel à Maurice et à Rodrigues et qui avaient déjà perdu 24 heures se sont regroupés pour faire entendre leur voix et envisager une action commune.

L'angoisse et la colère.

D'autres, sans aucune alternative, ont pris la décision de passer la nuit à l'aéroport. Certains qui ont attendu un peu plus tard ont été basculés sur Air Austral pour dimanche. «On comprend qu'il y ait des pannes techniques, mais la moindre des choses, c'est de prévenir les passagers pour qu'ils prennent leurs précautions. Je sors de St-Gilles. Ceux qui sont venus me déposer sont partis. Je vais passer la nuit ici», a déclaré une jeune passagère qui devait reprendre les cours à l'université, lundi.

Un Français, habitué à ce genre de situation, a calmement conseillé aux «victimes», de faire cause commune et de faire appel à une organisation internationale connue sous le nom de «Flight Right», qui milite pour les droits des passagers victimes de retards ou d'annulation de vols. Une organisation existant dans plusieurs pays avec une armée d'avocats qui ne perçoivent que 35 % de compensations payées.

Le responsable de MK, à droite, s'épuisant à donner des informations qu'il n'a pas.

Mêmes récriminations de l'aéroport de Mumbai. Une passagère a attendu 11 heures. Son récit relève d'un véritable cauchemar : personne pour donner des informations, attente interminable debout alors que son avion n'avait même pas décollé de Maurice. «À un certain moment, comme il n'y avait pas de places ; je me suis assise sur l'Information Desk, sans recevoir aucune information», raconte-t-elle.

Même angoisse enregistrée à l'aéroport de Gatwick, le 5 janvier. Le vol MK qui devait décoller à 16 heures est resté cloué au sol et ce n'est que vers 22 heures que les passagers ont été informés que le vol a été annulé et qu'ils devaient revenir le lendemain à 16 heures. «Vous imaginez tous les inconvénients ? Trouver un moyen de transport et un hôtel à cette heureci ?» nous a confié Mme. L. Shirley, épuisée, le lendemain de ce vol.

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