Congo-Brazzaville: Et des sanitaires dans des écoles privées...

Quand une école privée reçoit un agrément des pouvoirs publics pour son ouverture, celle-ci devrait, d'une part, répondre aux exigences pédagogiques et, d'autre part, satisfaire aux conditions d'hygiène, à savoir des sanitaires et ce qui s'en suit. Mais nombreuses de ces écoles font fi des toilettes et de l'eau potable.

Si l'on prend au hasard vingt écoles privées dans n'importe quel arrondissement de Pointe-Noire et trente dans ceux de Brazzaville, le constat est très amer. L'agrément se fonde-t-il tout simplement sur l'aspect pédagogique sans tenir compte de l'aspect infrastructurel ? Ces écoles n'ont pas honte de porter le nom de « Complexe scolaire ou universitaire ». Qui dit complexe scolaire sous-entend l'existence de plusieurs cycles. On peut aller de la garderie jusqu'au lycée, en passant par la maternelle, le primaire et le collège. D 'autres vont même jusqu'au cycle universitaire. Ce qui est triste, il faut voir comment les enfants du primaire et du collège s'arrangent à transformer certains coins desdits établissements en « dépotoirs sanitaires » où des excréments sont déposés pêle-mêle et des odeurs nauséabondes embaument l'établissement.

Pire, certaines écoles ont de toilettes de fortune faites de quelques tôles avec un haut ouvert. Ces toilettes ne sont jamais vidées et tout autour ce sont des excréments à ciel ouvert. La chose ne s'arrête pas là. Demandez à un responsable d'un de ces établissements scolaires que font des écoliers quand ils ont soif. Ils répondent sans hésitation qu'ils viennent avec de l'eau dans leurs gourdes et ceux du collège ou lycée se débrouillent de leur manière.

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Il y a quelques jours, un élève du CM2 d'une école privée a été contraint de marcher sur des excréments pour aller se mettre à l'aise dans un coin transformé en dépotoir. L'enseignant n'a pas pu supporter l'odeur que les chaussures de l'enfant dégageaient et ce dernier a été chassé des cours. Pris de colère, le père de l'enfant est passé pour vociférer. Cette école, semble-t-il, a toujours brondi son agrément pour attirer les parents d'élèves, alors qu'elle ne réunit pas les conditions d'hygiènes.

De tels établissements scolaires ne devraient pas être agréés car ils ne remplissent pas les conditions hygiéniques. De même, pour des séances d'éducation physique, ils procèdent par des arrangements avec des écoles publiques pour occuper de façon intermittente leurs cours ou encore celles des inspections de l'enseignement, comme ce qui se passe à Loandjili, dans le quatrième arrondissement de Pointe-Noire.

Une école privée digne de ce nom est appelée à revoir permanemment la question des sanitaires et de l'eau potable. L'enfant va à l'école pour apprendre dans de bonnes conditions et non pour s'infecter par des microbes. Affaire à suivre !

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