Une prospection de la Banque mondiale pour toutes les régions du monde a prévu un taux de croissance de l'économie de 4,8% pour Madagascar cette année. Un peu plus que celui prescrit par la Loi de finances initiale.
Une petite contradiction. Si la Loi de finances pour cette année, LFI 2024, table sur un taux de croissance de l'économie de 4,5% en termes réels du Produit intérieur brut, PIB, la dernière analyse de la Banque mondiale livrée cette semaine, classant par région les différents pays, Madagascar, dans le groupe de l'Afrique subsaharienne, a été gratifié d'une progression de 4,8%. Une différence de 0,3% mais qui peut peser de tout son poids sur ces perspectives à court terme. « La croissance économique est attendue à 4,5% en 2024 avec un PIB nominal prévisionnel de 79 179,4 milliards d'ariary », précise la LFI 2024. Aussi, ces 0,3% de différence équivaudraient-elles à des millions d'ariary.
Une autre nuance, si les prévisions financières malgaches misent sur un taux de croissance de 5,6% pour 2025, la Banque mondiale lui attribue une progression de 4,7% dans deux années. Mais elle tient à insister sur un point essentiel, valable pour tous les pays passés à la loupe. « Les prévisions de la Banque mondiale sont fréquemment actualisées en fonction des nouvelles données et de l'évolution de la conjoncture (mondiale). Par conséquent, les projections présentées ici peuvent être différentes de celles mentionnées dans d'autres documents de la Banque mondiale, même si les évaluations de base des perspectives des pays ne diffèrent pas de façon significative à un moment donné sur la base de l'exercice budgétaire ».
Cercle vertueux
La Banque mondiale avance ses arguments pour expliquer ses appréhensions. « Une escalade du conflit au Moyen-Orient pourrait exacerber l'insécurité alimentaire en Afrique subsaharienne. En effet, non seulement une hausse durable des prix du pétrole induite par le conflit augmenterait les prix des denrées alimentaires en renchérissant les coûts de production et de transport, mais elle pourrait aussi perturber les chaînes d'approvisionnement.
Bien que les prix mondiaux de l'alimentation et de l'énergie aient reculé par rapport aux sommets atteints en 2022, des perturbations du commerce et de la production au niveau mondial ou local pourraient relancer l'inflation des prix à la consommation, et en particulier de ceux des denrées alimentaires, dans l'ensemble de la région ».
« De tels désordres, en particulier dans les secteurs minier et agricole, pourraient être provoqués par des phénomènes météorologiques extrêmes liés en partie au changement climatique. Une nouvelle intensification des conflits violents risque de faire chuter la croissance en dessous du niveau de référence et entraîner des crises humanitaires prolongées dans bon nombre des pays économiquement les plus vulnérables d'Afrique subsaharienne. Enfin, la forte augmentation des coûts du service de la dette publique dans de nombreuses économies de la région depuis la pandémie a renforcé la nécessité d'en réduire le niveau, en particulier dans les pays lourdement endettés », conclut la Banque mondiale.
L'essentiel a été de retrouver le cercle vertueux de la croissance économique pour briser l'engrenage de la pauvreté. Ces 4,8% ne suffiraient pas à résoudre tous les problèmes auxquels fait face le pays. Mais ne faisons pas la fine bouche après la forte contraction de 2020.