Togo: LGBT, cette minorité privée de protection juridique et de Dieu

Difficile d'affirmer sa tendance sexuelle pour les LGBT (Lesbiennes, Gaies, Bisexuelles et Transgenres) au Togo. Alors que le pays a été interpellé plus d'une fois lors de son passage à l'EPU (Examen Périodique Universel) sur les droits humains et surtout ceux des personnes ayant de l'attirance pour les personnes de mêmes sexes, et que les émissaires du gouvernement togolais (précisément le ministre des Droits de l'Homme de l'époque, en Juin 2021, Dr Christian Trimua), n'ont pas hésité à opposer un non catégorique, le clou est encore plus enfoncé avec la position des prêtres togolais suite à l'invite du Pape François à des bénédictions pour les LGBT.

Pas de reconnaissance légale pour les LGBT au Togo

C'est une réalité avec laquelle ces homosexuels doivent faire face. Ceci, dans la mesure où, l'article 392 du code pénal togolais criminalise formellement l'homosexualité. « Tout acte impudique ou contre nature commis avec un individu de son sexe », stipule le code pénal qui informe aussi de ce que les homosexuels sont punis d'un à trois ans de prison et d'une amende de 1 à 3 millions de francs CFA.

Face à une telle situation, nombreux sont-ils qui vivent dans leur « amour » dans la clandestinité. Dans certains de nos écrits depuis 2021, nous avions exposé certains de ces cas où des jeunes Togolais sont contraints du fait du poids du regard de la communauté, et du jugement des humains, qui n'hésitent pas à les violenter sont obligés de prendre le chemin de l'exil pour sauver leur vie.

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C'est une tendance ne risque pas de s'affaiblir dans la mesure où toute voix qui défend le droit de cette minorité par quelque moyen que ce soit, ainsi que ceux qui sont de cette minorité doit également faire avec des représailles, qui peuvent aller jusqu'à l'atteinte physique à leur vie.

Et cette évidence, est encore plus réelle vu que, suite à la déclaration doctrinale du 18 Décembre 2023 du pape François concernant les bénédictions des couples homosexuels, les évêques du pays ont manifesté un refus catégorique de pratiquer ces bénédictions, tout en rappelant la position de l'Église concernant le respect et la compassion envers les personnes en relation avec quelqu'un du même sexe.

Comme quoi, le pays reconnait le droit à la protection contre les discriminations mais pas celui de la minorité des Homosexuels. On en veut pour preuve de cette hostilité dont les LGBT et leurs défenseurs font l'objet, le traitement essuyé par un groupe d'homosexuels sur une plage de Lomé le 03 Avril 2022, où ces derniers, ont été chassés (voir l'image d'illustration) à coups de poings, et obligés de prendre la fuite pour sauver leur vie.

Un contexte continental en pointillés

À l'image du Togo qui criminalise donc l'homosexualité, il est à noter que 26 autres pays du continent en font autant, alors que le reste a manifesté une certaine adhésion à travers l'adoption ou la réadaptation de leurs lois. On en veut pour preuve, certains pays de l'Afrique Australe et Centrale. Ainsi, en 2023, 27 pays répriment et condamnent l'homosexualité. Quatre pays condamnent encore à la peine de mort des homosexuels pour des relations sexuelles entre personnes du même sexe. Ceci alors que 40 pays sur le continent n'offrent pas de protection juridique pour les personnes LGBT.

Et parmi ces pays qui dépénalisent l'homosexualité il y a l'Angola, les Seychelles et le Mozambique. En janvier 2019, c'est l'Angola qui a dépénalisé l'homosexualité. L'ancienne colonie portugaise a changé le code pénal. Celui-ci datait de 1886. Il évoquait des "vices contre-nature". Le 17 mai 2016, l'Assemblée nationale des Seychelles adoptait elle aussi un amendement au Code pénal, mettant fin à la pénalisation de l'homosexualité. Et enfin, au Mozambique, en 2015, l'adoption d'un nouveau code pénal a également dépénalisé l'homosexualité.

Ce sont là quelques ilots qui offrent une circonstance atténuante à l'homosexualité, alors que dans les autres pays, et homosexuels et ceux qui se permettent de défendre leurs droits doivent prendre leurs jambes au cou pour éviter d'y laisser leur vie.

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