Madagascar: Évaluation - Les entreprises foisonnent à Antananarivo

Une précision à des fins utiles. Tout le monde sait et personne n'ignore que la Capitale concentre la grande majorité des activités économiques. Tous secteurs confondus. Mais peu de statistiques y afférentes sont disponibles, fiables et mises à jour.

Rivo Rakotondrasanjy, président du FIVMPAMA (Groupement du Patronat Malagasy), sur sa page personnelle Facebook a, peut-être, comblé cette lacune. Il a partagé une publication selon laquelle « Antananarivo Renivohitra compte 92 714 entreprises ou autres structures formelles qui créent de la richesse et des emplois, soit 54% de l'effectif de toute la Région Analamanga, et 20% de l'ensemble du Pays ».

Des données chiffrées pouvant être d'une importance... capitale pour le ou la future édile de la Capitale. Le poste de maire étant vacant par la nomination de Naina Andriantsitohaina comme ministre de l'Aménagement du territoire et de la décentralisation.

Aussi, la Capitale est-elle devenue une ruche bourdonnante presque sans répit. Elle aspire et attire vers elle une armée de mains-d'oeuvre, peu qualifiées dans la plupart des cas. S'adonnant aux petits commerces de détails. Un exode rural effréné qui rend plus que compliquée la gestion d'une ville dont les infrastructures publiques, obsolètes et exposées aux actes de vandalisme, sont érigées en mode de subsistance. Sans compter la réticence des contribuables à s'acquitter de leurs impôts et taxes.

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Les révélations de Rivo Rakotondrasanjy, aussi précieuses soient-elles, dissimulent un autre aspect de l'économie souterraine. Le poids du secteur informel sur la balance de l'économie réelle. Selon les estimations publiées par le ministère de l'Économie et des finances, MEF, « la valeur ajoutée créée par les Unités de production informelles, UPI, est estimée à 2 627 milliards d'ariary par mois, soit 31 523,7 milliards d'ariary par an. C'est ce qui est avancé dans le Rapport de diagnostic de l'environnement des affaires des Micros, petites et moyennes entreprises, MPME, et du secteur informel à Madagascar ».

Ce flux financier, ses ramifications tentaculaires au quotidien, visibles à l'oeil nu dans la Capitale et ses environs, échappent souvent aux mailles des filets du contrôle fiscal d'où son appellation « secteur informel ». Pour mesurer son importance sinon son omnipotence, d'autres chiffres sont éloquents. « Il est indiqué dans cette étude financée par la Banque africaine de développement (BAD) que le secteur informel avait contribué à 46,5 % du PIB nominal de la Grande île en 2021. Et c'est le commerce qui avait été la branche d'activité qui a contribué le plus à la création de cette richesse à l'époque. Le chiffre d'affaires moyen de ces UPI en 2021 était estimé à 64 905,6 milliards d'ariary (...) »

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