Madagascar: Programme général de l'État - Andry Rajoelina donne le ton aux ministres

Le premier Conseil des ministres avec la nouvelle équipe gouvernementale s'est tenu, hier, au Palais d'État d'Iavoloha. L'occasion pour le président de la République de tracer le Programme général de l'État (PGE).

Continuité. Tel est le mot d'ordre de la Politique générale de l'État (PGE), présentée par Andry Rajoelina, président de la République, durant le premier Conseil des ministres avec le nouveau gouvernement, hier, au Palais d'État d'Iavoloha.

L'exécution de la PGE revient au gouvernement. "Le président de la République attend des résultats à la fois quantifiables et de qualité", souligne le rapport du Conseil des ministres. Par ailleurs, le communiqué affirme d'entrée que "lors du scrutin du 16 novembre 2023, la population a choisi de maintenir sa confiance en la politique de développement portée par le président de la République, depuis 2019. Aussi, va-t-il de soi que ce sont les treize "Velirano" inscrits dans le Plan émergence de Madagascar, traduits en programme du gouvernement, qui restent le socle de la Politique générale de l'État".

Toujours selon le communiqué du Conseil des ministres, toutefois, pour ce second mandat, la réduction de la pauvreté et la hausse du pouvoir d'achat "seront les priorités". Dans cette optique, la PGE de ce second quinquennat de Andry Rajoelina est réorientée autour des trois piliers que sont le capital humain, le développement industriel et la bonne gouvernance. Dans la catégorie du capital humain, sont inscrits les actions et objectifs à atteindre dans le domaine de l'éducation, la santé, la protection sociale, l'accès à l'eau potable et le sport.

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Pour l'éducation, entre autres, la hausse du taux de scolarisation est le mot d'ordre. Cependant, il est souligné que l'enseignement, les formations et l'enseignement supérieur devraient être orientés vers "l'employabilité" et l'entrepreneuriat. "Néanmoins, il est nécessaire de poursuivre la construction d'infrastructures aux normes dans toute l'Île, puisque les enfants malgaches ont le droit et méritent d'apprendre et d'étudier dans des établissements modernes", ajoute le rapport du Conseil des ministres.

Cette continuité dans l'édification d'infrastructures aux normes est également indiquée dans le domaine de la santé. Pareillement, sur le maintien du "fonds d'urgence médicale", jusqu'aux Centres de santé de base de niveau II (CSB II). Il s'agit de fonds permettant la gratuité des premiers soins dans les services d'urgence.

Réformes

Le document présenté, hier, prévoit aussi l'élargissement de l'accès au filet de sécurité sociale pour les ménages les plus en difficulté. La technologie digitale sera mise à contribution pour avoir une liste exhaustive des bénéficiaires et une efficacité dans la distribution. La digitalisation, justement, est un des socles de la mise en oeuvre du troisième volet de la PGE qu'est la bonne gouvernance. L'attribution d'un identifiant numérique unique, pour chaque citoyen, y est ainsi réaffirmée.

"Il est impératif de moderniser les services publics, l'administration publique et la gestion des deniers publics afin de mettre un terme à la gabegie", souligne ainsi le rapport du Conseil des ministres. Dans ce sens, "chaque ministre devra engager des réformes afin d'améliorer la qualité des services publics dans les départements sous son autorité, pour en finir avec la corruption", ajoute le communiqué. Ici encore, la digitalisation est la voie privilégiée, comme dans l'attribution des documents administratifs.

L'intransigeance et les sanctions sévères contre les actes de corruption, délits financiers touchant aux deniers publics, ainsi que le trafic des ressources naturelles sont également réitérées dans la PGE. Le recouvrement et la restitution des avoirs illicites à l'État y sont aussi soulignés. S'agissant du second pilier qu'est l'industrialisation, il comprend, entre autres, le développement industriel. "Produire et transformer localement tout ce dont le pays a besoin", reste le but à atteindre.

Des mesures incitatives concertées avec le secteur privé seront ainsi mises en place afin d'encourager les acteurs locaux et étrangers à investir à Madagascar. Des Zones d'émergence industrielle seront également mises en place. À s'en tenir au rapport du Conseil des ministres, l'industrie textile et la transformation des produits agricoles y seront privilégiées afin de profiter pleinement des opportunités offertes par les marchés de l'Agoa, du Comesa, ou encore de l'Accord de partenariat économique entre l'Afrique et l'Europe.

La poursuite du programme "One district, one factory" (ODOF) est également inscrite dans la PGE. De même pour le programme "Fihariana", afin d'encourager l'entrepreneuriat. Du reste, le second socle de la PGE comprend aussi le développement du secteur des nouvelles technologies et de la télécommunication, celui du secteur minier, l'amélioration du rendement agricole, avec comme premier objectif d'atteindre l'autosuffisance en riz, le développement du tourisme, la modernisation de Madagascar et le secteur de l'énergie.

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