Ile Maurice: «Nous avons été traités comme des bêtes sauvages»

Il n'en revient pas de son calvaire à l'aéroport sir Seewoosagur Ramgoolam (SSR) dans la soirée de mercredi à jeudi. Dharam Ramsamy, émigré en Angleterre depuis 1976, a connu un de ses voyages les plus atroces. Sur un post sur sa page Facebook jeudi soir, il écrit entre autres: «We have been treated as wild beasts.»

Rentré à Londres dans la matinée de jeudi, il nous raconte son calvaire. Il précise qu'il a voyagé à travers le monde pendant ces 45 dernières années et que c'est la première fois qu'il reçoit un tel traitement. Depuis 1976, il est venu au moins 35 fois à Maurice et certes, il a déjà connu des reports de vols, mais jamais au grand jamais, il n'a connu un tel sort et il pointe le doigt à l'administration.

Il est venu à Maurice en septembre pour des vacances et surtout pour voir sa mère, âgée de 92 ans. Il a l'habitude de venir chaque année. Son départ était prévu pour le 15 janvier, mais pour des raisons évidentes, son vol a été reprogrammé. Mardi, après la levée des alertes cycloniques, il a pris contact avec Air Mauritius sur le 6033030, mais personne n'a répondu à aucun de ses appels, soit une vingtaine. Finalement, il a appris mercredi matin que son vol a été reprogrammé pour le même jour, à 22 h 30. Il est arrivé à l'aéroport vers 19 heures et il y avait déjà une foule. Il dit qu'il s'y était préparé, mais pas au traitement reçu à l'aéroport.

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Selon lui, il n'y avait que six guichets qui fonctionnaient et les passagers des diverses destinations faisaient la queue dans le même couloir. Pour peser une valise et faire les procédures, il fallait en moyenne 20 minutes. Il y avait 12 passagers avant lui et il a dû poireauter une heure et demie dans la file d'attente. Et ce n'était pas fini ; il devait bougerles chariots pour pouvoir circuler. Il a entendu plusieurs prises de bec entre des passagers qui se bousculaient, des parents qui avaient des difficultés à pousser leur bébé dans la poussette ou encore des personnes âgées qui avaient des difficultés avec la chaleur. Il a même demandé à un employé de faire dégager les chariots, mais la personne lui a répondu que ce n'était pas son travail. Il n'y avait aucun policier sur place car une bonne demi-douzaine s'occupaient des passagers en colère après l'annulation de vols. Des passagers étrangers lançaient à qui voulait l'entendre: «Oh not again; not the same place.»

L'avion de Dharam Ramsamy a décollé à 2 h 30 du matin, soit avec quatre heures de retard. Selon lui, l'administration aurait dû déployer plus de personnel et avec de la courtoisie en plus. Il soutient que non seulement il y a eu cette colère des passagers, mais au niveau de l'aéroport de Gatwick, cela a eu des répercussions. Car chaque avion a un créneau horaire à respecter. «Autant que je sache, Air Mauritius a deux heures pour occuper son slot, mais tout retard cause des préjudices à d'autres avions.»

Il dit aussi qu'il connaît presque tous les aéroports d'Europe et qu'il a même voyagé en Australie, en Inde, au Canada, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande, dans quelques pays africains et même à Madagascar, mais jamais il n'a reçu un tel traitement. Il se rappelle qu'à Heathrow, un avion était enneigé et ne pouvait pas décoller. Mais le nécessaire a été fait en deux heures et il n'y a eu en aucun cas la situation qu'il a vécue à Maurice. «Partout, quand il y a du retard, on sert des sandwiches et du jus aux passagers, mais ce n'est pas le cas de la compagnie Air Mauritius. C'est dommage pour notre compagnie nationale qui est tombée aussi bas. Il faut y mettre de l'ordre et au plus vite», soutient-il.

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