Madagascar: La bactériose vasculaire, maladie contagieuse sur le riz, inquiète les chercheurs

La bactériose vasculaire du riz galope presqu'en silence à Madagascar. Samedi 20 janvier, des chercheurs du Centre national de recherche appliquée au développement rural (Fofifa) et de l'IRD ont présenté leurs travaux sur cette maladie qui s'attaque aux rizières malagasy et qui a gagné tout le territoire. Un fait inquiétant pour cette denrée essentielle des Malgaches. La pathologie a été identifiée pour la première fois sur l'île en 2019, quelques mois après en Tanzanie et a même conquis d'autres îles comme Nosy Be.

« Vous voyez la partie jaune sur les feuilles ? C'est vraiment des symptômes de la maladie », indique Harinjaka Raveloson, montrant des brûlures, flétrissements et nécroses, soit quelques-uns des stigmates laissés sur les feuilles des épis de riz touchés par la bactériose vasculaire.

« On est inquiet à cause de l'introduction de cette nouvelle maladie et de sa rapidité de dispersion, presque partout dans Madagascar, poursuit le chercheur au Fofifa d'Antsirabe en phytopathologie, soit l'étude des maladies des plantes. Notre priorité, c'est d'avoir des échanges avec les riziculteurs pour savoir où sont les zones qui sont touchées par cette maladie. Et en même temps, on donne la consigne que s'il y a des attaques de la maladie sur les parcelles, on ne devrait pas utiliser les semences issues de cette parcelle-là. »

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La raison de ce conseil provient des premiers résultats obtenus après l'étude des souches contaminées, explique Mathilde Hutin, chercheuse à l'IRD : « Une de nos premières hypothèses, c'est qu'à Madagascar, la transmission pourrait avoir été faite par les semences. Du coup, l'idée de toutes nos expérimentations maintenant, c'est de savoir dans quelle mesure tous les moyens de transmission connus ou pas encore démontrés jouent un rôle. Que ce soit la transmission par l'eau : est-ce que l'eau joue un rôle important pour la transmission, et de ce fait, du côté des réseaux d'irrigation, y aurait-il quelque chose à faire pour limiter la dissémination de la maladie ? »

« Et de la même façon, tout ce qui est mauvaises herbes en bordure des champs, peuvent-elles transmettre la bactérie ? On sait aussi qu'il s'agit très probablement d'une introduction récente et unique, puisqu'on trouve pour l'instant une diversité de souches assez faible, qui se rapprochent plus, pour l'instant, de souches originaires d'Inde », explique la phytopathologiste.

Les enjeux de la recherche sur la maladie et ses modes de transmissions sont énormes, donc. Les pertes de rendement sur les parcelles infectées peuvent aller jusqu'à 70 % : une vraie menace pour l'économie agricole et la sécurité alimentaire du pays.

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