Madagascar: Route de l'artisanat - Un tremplin pour les petits artisans

Les artisans pourraient bien profiter de la Route de l'Artisanat, un projet que le ministère du Tourisme et de l'artisanat compte mettre en place prochainement.

Une route de l'artisanat sera bientôt mise en place sur la RN1, selon l'annonce du ministère en charge du tourisme et de l'artisanat, qui vise à développer davantage ce marché. En effet, la route reliant Antananarivo à Tsiroanomandidy est le tracé le plus fréquenté, tant par les touristes locaux que par les touristes étrangers, pour un week-end.De nombreux sites attractifs se trouvent le long de cette route, notamment le site d'Ampefy, la ville d'Arivonimamo, de Miarinarivo, et, par extension, celle de Tsiroanomandidy. Cette dernière est une ville située dans le moyen Ouest, où les traditions citadines rencontrent le mode de vie rural. L'idée découle d'un constat simple, formulé par Joël Randriamandranto, ministre en charge du tourisme et de l'artisanat : «Il y a beaucoup d'artisans sur cette route».

Pour recueillir l'avis des artisans, inutile d'aller bien loin. Une vendeuse d'art malagasy à Ampitatafika affirme : «C'est une bonne chose que les autorités mettent en valeur notre métier. Nous pouvons ainsi développer notre commerce et montrer le potentiel des arts malagasy le long de cet axe de la Route nationale 1».

En effet, l'artisanat, souvent négligé, représente un secteur qui vaut son pesant d'or, créant chaque année de nouveaux emplois et générant près de quarante millions d'euros. Pour les artisans, cette initiative est perçue comme une mesure salvatrice, surtout dans un métier où il existe des hauts et des bas, en fonction des saisons et des infrastructures routières.

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Appuis

Henintsoa, une vendeuse d'art malagasy au marché du Coum 67ha, témoigne : « En ce moment, nos clients en périphérie ne peuvent pas s'approvisionner chez nous parce que l'état des routes ne le permet pas ». Elle ajoute que « les étrangers, attirés par les produits qu'on propose, représentent une clientèle à l'île Maurice et à La Réunion. Ils retrouvent en effet des espèces endémiques à Madagascar qui sont sculptés en bois. Cela matérialise leurs souvenirs. Avoir une route de l'artisanat pourrait en effet générer des retombées positives. Nous aurons plus de visiteurs ».

Cette nouvelle politique vise à replacer les métiers de l'artisanat à leur juste place au sein de l'économie, en tant que contributeurs clés au développement touristique. Bien que la filière s'organise et progresse, de nombreux artisans demeurent tout de même dans le secteur informel. Cette initiative pourrait ainsi être l'occasion de remédier à ce problème et de profiter du potentiel de centaines de milliers d'artisans. À noter que plus de 450 000 professionnels, répartis dans 157 métiers sont recensés dans le domaine de l'artisanat, avec des appuis disponibles pour accompagner les artisans, en particulier les jeunes et les femmes cherchant à exercer leur métier dans le secteur formel. Ces appuis impliquent différentes structures telles que le ministère de tutelle, la Douane, le secteur bancaire, ou le programme Fihariana. De nouvelles opportunités ont également été identifiées, notamment au Moyen-Orient, aux Comores, et dans d'autres pays, où le savoir-faire malgache et les objets qui en résultent commencent à susciter l'intérêt.

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