Afrique: La présence économique du Maroc en Afrique est le fruit d'un processus bien réfléchi

Particulièrement dynamique et jouant sur le modèle de co-développement

La stratégie marocaine à l'échelle continentale au coeur d'une conférence-débat à Casablanca

La stratégie économique du Maroc en Afrique a été récemment au centre d'une conférence-débat initiée par la Chambre de commerce internationale (ICC) au Technopark de Casablanca.

Lors de cette rencontre, organisée en collaboration avec l'Institut marocain d'intelligence stratégique (IMIS), d'éminents experts ont abordé diverses questions se rapportant au modèle marocain, relevant ainsi les enjeux, les défis et l'effectivité de son positionnement à l'échelle continentale.

Cette rencontre a permis de braquer les projecteurs sur bien d'autres volets de la stratégie marocaine comme la question du financement, de l'investissement, de la valorisation du capital humain et de la gouvernance ou encore de la sécurité.

« Nous sommes, en ce début d'année, à un moment de très forte incertitude » et la seule certitude que nous ayons est que « le Maroc a une vocation africaine », a d'emblée déclaré le président de l'IMIS, Abdelmalek Alaoui, avant de dérouler les enjeux et la portée de l'engagement du Maroc aux côtés de ses voisins du Sud.

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Il s'en suivra aussitôt un échange riche et édifiant avec les panelistes sur la trajectoire singulière du Maroc en Afrique et les caractéristiques de sa stratégie.

Il n'existe qu'une seule Afrique, celle d'aujourd'hui

D'abord avec Hicham Kasraoui, un des auteurs du Policy Paper de l'IMIS sur La stratégie économique du Maroc en Afrique : Le modèle Chérifien de co-développement, qui insistera sur le fait qu'«il n'existe qu'une seule Afrique, celle d'aujourd'hui», avant de décliner par la suite, un «modèle marocain inspiré et impulsé par la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI».

Pour lui, «le modèle du Maroc peut se résumer par un seul mot : le co-développement». L'idée étant qu'« on ne peut pas se développer et prétendre avancer en étant seul et, encore moins, bâtir un avenir prospère sans reconnaitre les liens d'histoire, de culture et de géographie qu'on partage avec nos voisins d'Afrique».

Il est important de noter que « ce modèle de développement porte en lui des principes qui ont guidé et continue de guider l'action Royale sur le continent», comme l'a relevé Hicham Kasraoui, par ailleurs membre de l'IMIS.

L'un de ces principes est qu'il faut absolument augmenter la valeur créée sur le continent pour qu'il puisse se développer. Et, « à cette date, la matière la plus transformée et extraite avec abondance sur le continent est notre matière grise, notamment notre jeunesse », a-t-il souligné avant de toutefois prévenir : «le chemin du développement et de la prospérité est long et non sans difficultés».

Puis, Asmaa Fhail, autre experte IMIS et co-auteure du policy paper du think tank généraliste consacré à l'étude des enjeux stratégiques du Maroc et au décryptage du positionnement complexe des acteurs de son environnement continental. Elle va éclairer l'assistance sur le basculement du centre de gravité des décisionnaires publics dans cette phase, après la prise de conscience de la communauté internationale de la vocation africaine du Maroc, mettant l'accent sur le reflexe africain au sein du ministère du Commerce et de l'Industrie.

Le Maroc a-t-il les moyens de défendre sa stratégie?

Pour l'éminent économiste et président du cabinet The Multipolarity Report, Alexandre Kateb, la stratégie économique adoptée par le Maroc n'est pas au-dessus de ses moyens. Et pour cause : « cette stratégie est l'aboutissement d'un processus et d'une stratégie commerciale et d'investissement menée au fil du temps sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi depuis son accession au trône ».

Selon lui, elle s'est faite par étapes en commençant par la mise en oeuvre des réalisations sur le plan national avant de s'internationaliser avec un modèle fondé notamment sur les infrastructures, l'élévation de champions industriels nationaux, etc.

Il est à retenir que d'autres intervenants enrichiront par la suite le débat en apportant des éclairages sur bien d'autres aspects de cette stratégie dont la sécurité physique et matérielle, la géopolitique et le financement de cet engagement. En l'occurrence Hassane Saoud et Mohamed H'Midouche, respectivement chercheur associé à l'Institut royal des études stratégiques (IRES) et Consul Honoraire du Cap Vert au Maroc et vice-président Exécutif de l'Académie Diplomatique Africaine. Le partenariat Sud-Sud, une solution aux problèmes du continent

«Dans le contexte actuel d'incertitude, la coopération Sud-Sud entre les Africains est la seule solution à nos problèmes. Nous devons compter sur nous-mêmes, mobiliser nos forces, nos ressources et surtout notre jeunesse. C'est l'idée majeure que ce Policy Paper de l'IMIS sur la stratégie économique du Maroc en Afrique a voulu développer», a résumé le Professeur Ahmed Azirar, Directeur de la Recherche au sein de l'IMIS.

«Nous sommes dans cette voie et travaillons pour qu'il ait y cet échange d'idées afin que tout le monde, les nationaux qui sont dans leur pays et la diaspora de nos 54 pays, puisse se mobiliser et contribuer à développer ce partenariat Sud-Sud qui est la solution à nos problèmes ».

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