Madagascar: Christian Ntsay - Le gouvernement prêt pour un face-à-face avec les députés

Hier, lors de la présentation de la Politique générale de l'État à l'Assemblée nationale, Christian Ntsay s'est retrouvé face aux députés pour la première fois cette année. Une seconde rencontre se profile avec le gouvernement qui se dit prêt pour la séance de questions/réponses.

Rendez-vous est pris. Après une longue période sans la séance de questions/réponses entre le gouvernement et les députés, le Premier ministre, Christian Ntsay, a déclaré hier à l'Assemblée nationale la volonté de son équipe de se tenir devant les parlementaires afin de répondre aux questions et d'écouter les avis des pensionnaires de Tsimbazaza quant aux travaux des départements ministériels.

«Je vous le dit maintenant, le gouvernement n'a jamais eu de problème quant au face-à-face avec les députés», s'exclame-t-il devant la presse à sa sortie de la salle des séances après avoir présenté la Politique générale de l'État pour les cinq ans à venir. Étant une obligation constitutionnelle, le face-à-face devrait avoir lieu tôt ou tard surtout avec cette volonté retrouvée de l'équipe gouvernementale et la déclaration du Premier ministre.

La question est de savoir si l'ossature de l'Assemblée nationale à ce moment-là restera la même que maintenant avec les élections législatives qui se profilent à l'horizon et sont même annoncées avant la fin du mandat des parlementaires. Le député Naivo Raholdina a même fait une allusion à la tenue des législatives au mois de mai, lundi dernier, pendant l'ouverture de la session extraordinaire à Tsimbazaza.

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À en croire les dires de Christian Ntsay, la première session extraordinaire de cette année est la meilleure occasion pour les ministres de répondre aux questions des députés. Ainsi, la séance de face-à-face pourrait enfin avoir lieu après presque deux années sans car, pour rappel, la dernière séance de questions/réponses entre membres du gouvernement s'est déroulée au mois de juin 2022 au CCI Ivato après quoi elle a toujours été repoussée jusqu'à la fin de chaque session parlementaire.

La dernière tentative date de la deuxième session ordinaire du parlement de l'année dernière en décembre où le face-à-face a été prévu dans l'ordre du jour de l'Assemblée, mais le gouvernement a pris les devants en envoyant une missive à Tsimbazaza pour informer les parlementaires qu'ils peuvent formuler leurs questions par écrit afin que les ministres puissent répondre de la même manière. Ce qui n'a pas eu lieu en fin de compte.

Solidarité

Dans l'éventualité de la tenue de ce face-à-face, les députés pourront demander des comptes aux ministres quant à l'avancée et l'aboutissement des travaux urgents de cent jours pour chaque département ministériel.

À compter de la présentation de la PGE, hier, les cent jours seront écoulés avant le mois de juin. À côté, lors de son discours après la présentation de la PGE, Christian Ntsay lance un appel à la solidarité aux parlementaires de la Chambre basse afin de parvenir à l'exécution de la vision du président de la République formulée dans la Politique générale et axée sur les trois piliers dont la valorisation du capital humain, l'industrialisation ainsi que la bonne gouvernance.

Le locataire de Mahazoarivo avoue les imperfections présentes au sein de chaque ministère, sollicite l'aide des députés et se dit être favorable à une étroite collaboration avec les parlementaires. Pourtant, lundi dernier, les députés ont pointé du doigt le manque de volonté de certains membres du gouvernement à collaborer avec les parlementaires.

Cette solidarité se trouve être un bon signe dans la relation entre l'exécutif et le parlement après plusieurs mois de tension débutant au mois de décembre 2022 et la tentative de motion de censure avortée et intensifiée par le dernier processus électoral.

Entre temps, l'éviction de Christine Razanamahasoa, présidente de l'Assemblée nationale, du groupe parlementaire IRD et du parti TGV après son initiative pour la formation de la plateforme de médiation avec les chefs de file du Conseil oecuménique des églises chrétiennes, amplifie les tensions internes à la Chambre basse. Lors de l'ouverture de cette session extraordinaire, Naivo Raholdina, vice-président de l'Assemblée nationale pour la province d'Antananarivo, a déclaré qu'au moment de la motion de censure de 2022, la cible n'était pas le Premier ministre, mais quelques ministres qui n'ont pas respecté leurs engagements vis-à-vis du peuple. «Si on a signé la dernière motion de censure, ce n'était pas du tout à cause du Premier ministre mais de quelques ministres qui refusent de communiquer avec nous et qui n'ont pas respecté leurs engagements», confie-t-il aux journalistes.

La prochaine séance de questions/réponses risque d'être houleux avec les députés de l'opposition qui ne vont sûrement pas faire de cadeau aux membres du gouvernement même si ceux de la majorité se tiennent à carreau.

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