Tunisie: La nécessaire refonte du secteur du tourisme en Tunisie

2 Février 2024
opinion

Le secteur du tourisme est aujourd'hui plus que jamais reconnu comme un important intervenant dans l'économie de la Tunisie. Cependant, aujourd'hui, plusieurs décennies après son introduction dans le pays, et eu égard aux mutations qu'il a subies en Tunisie et dans le monde, notre tourisme a besoin d'une refonte totale englobant tous les sous-produits et tous les paramètres y afférents, en engageant au préalable un grand débat, afin d'asseoir une nouvelle stratégie qui lui assure développement et pérennité.

Les axes de cette refonte :

1- La révision du code des investissements touristiques en vue d'une nouvelle orientation qui corresponde aux mutations profondes et aux tendances actuelles du tourisme international. Ce code doit également inclure non seulement le secteur hôtelier, mais également toutes les autres composantes de l'activité touristique, telles que le tourisme culturel, le tourisme écologique et rural, le tourisme saharien, le tourisme médical et l'artisanat qui doivent bénéficier également d'encouragements en matière d'investissements en tant que composantes fondamentales du secteur touristique.

2- Le rétablissement du Conseil supérieur du tourisme, sous la présidence du Chef du gouvernement, et ayant comme membres tous les Ministres qui interviennent directement ou indirectement dans la mise en exécution de la politique arrêtée par le Conseil supérieur, dont notamment les ministres du Tourisme, de l'Intérieur, du Transport, de l'Economie, des Finances, de l'Environnement et de la Culture, en plus des représentants de la profession. Ce conseil doit être doté de tous les pouvoirs lui permettant la mise en oeuvre et l'exécution de la stratégie nationale.

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3- L'adoption d'une nouvelle approche pour résoudre l'épineux dossier de l'endettement du secteur de l'hôtellerie, avec l'implication de toutes les parties et structures concernées : l'administration, la Banque centrale, les banques étatiques et privées et évidemment les professionnels.

Il est certain que l'endettement en question constitue un frein et non des moindres à l'épanouissement du secteur.

4- Assouplir les formalités pour l'introduction de nouveaux types d'hébergement : « maisons d'hôtes » et « gîtes ruraux » en vogue partout dans plusieurs destinations touristiques et appréciés par une nouvelle clientèle.

5-Ouverture du ciel tunisien aux compagnies aériennes internationales dans le cadre d'une politique, maintenant incontournable, de l'open sky et du low-cost » en procédant à la mise en place de facilités d'accès terrestre et aérien de la Tunisie permettant de booster la destination.

6- L'ouverture de nouveaux marchés prometteurs, à l'image de la Chine, l'Inde et l'Iran, tout en maintenant la cadence promotionnelle au profit de nos marchés traditionnels.

7 - L'introduction de la composante "Tourisme résidentiel" à l'instar des grandes destinations touristiques. Cette composante nous procurerait une population de touristes presque permanente pendant toute les saisons et contribuerait à l'amélioration de nos recettes touristiques.

8- La revalorisation de la formation professionnelle, afin d'améliorer sensiblement la qualité du service des entreprises hôtelières et touristiques, tout en associant les professionnels à la mise en place des filières de formation et des programmes.

9- Sur le plan promotionnel l'éclatement de la destination Tunisie en plusieurs destinations: Djerba, Kerkennah, la Kroumirie et évidemment le Sahara que malheureusement nous n'avons pas réussi à faire une destination indépendante du balnéaire.

10- Revoir la politique de promotion en mettant l'accent essentiellement sur l'invitation des journalistes spécialisés, les tour-opérateurs, les agents de voyages de grande renommée, les têtes d'affiche politiques, l'accueil des divers congrès et rassemblements internationaux et les grands galas de vedettes de renommée internationale.

Ce n'est que de la sorte que nous pourrons assurer la relance de notre tourisme particulièrement vital pour notre économie.

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