Afrique: CAN 2024 - Comment le Sud-Africain Ronwen Williams a écoeuré le Cap-Vert aux tirs au but

L'Afrique du Sud a éliminé le Cap-Vert, samedi 2 février à Yamoussoukro (0-0, 2 tirs au but à 1), en quarts de finale de la Coupe d'Afrique des nations, grâce notamment à une prestation magistrale de Ronwen Williams. Le gardien des Bafana Bafana a repoussé quatre tirs au but. Et ce n'est dû ni à la chance, ni au hasard.

Enoch Godongwana va-t-il quitter le gouvernement sud-africain au profit d'un footballeur ? Soyons réalistes : c'est peu probable. Mais à Yamoussoukro, au bout d'une longue soirée indécise, Hlompho Kekana, le milieu de terrain de l'équipe d'Afrique du Sud de football, a suggéré avec humour, mais surtout beaucoup de respect, un nouveau nom pour occuper le poste de ministre des Finances de son pays.

Alors que les Bafana Bafana venaient de se qualifier pour les demi-finales de la CAN 2024, Kekana a félicité le héros du match gagné contre le Cap-Vert, Ronwen Williams : « C'est un gardien de classe mondiale. Je pense qu'il devrait devenir ministre des Finances, il sauverait l'économie sud-africaine ! »

Une performance inédite à un tel niveau

Le trophée d'Homme du match a été remis au portier sud-africain, même si l'intéressé a préféré mettre en avant le collectif. Mais comment désigner un autre joueur, tant le capitaine a brillé sur la pelouse ? Ronwen Williams a gardé sa cage inviolée pendant les 90 minutes réglementaires, puis durant la prolongation. Et ensuite, ce fut l'heure du show à l'occasion de la séance des tirs au but.

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Bebe, Willy Semedo, Laros Duarte... Les trois premiers tireurs cap-verdiens ont buté sur le gardien de l'Afrique du Sud. Tous ont tiré côté gauche et tous ont échoué. Bryan Teixeira a vaguement entretenu l'espoir en marquant enfin pour les Requins bleus, à leur quatrième tentative, et ce, alors que les tireurs sud-africains venaient d'essuyer deux échecs. Mais Ronwen Williams était dans un état de grâce samedi soir. Et Patrick Andrade, le cinquième et dernier tireur cap-verdien, a vu le mur des Bafana Bafana repousser sa tentative à droite et ainsi envoyer l'Afrique du Sud dans le dernier carré.

Quatre tirs au but repoussés sur cinq, sans l'aide d'un montant et sans frappe hors cadre, c'est une performance exceptionnelle. Dans les grandes compétitions de football (Coupe du monde, Euro, Copa America...), c'est même inédit. Les statisticiens ne retrouvent en tout cas pas trace d'une performance aussi exceptionnelle que celle de Williams.

« Vous pouvez arrêter un tir au but, mais quatre... Ce n'est pas de la chance »

Hugo Broos, le sélectionneur de l'Afrique du Sud, refuse de parler de chance. « Nous avions un très bon gardien aujourd'hui. Si vous arrêtez quatre tirs au but, ce n'est plus de la chance. Vous pouvez en arrêter un, mais quatre... Ce n'est pas de la chance. Il n'a pas fait que ça, il nous a aussi sauvés deux minutes avant la fin des 90 premières minutes, alors qu'il était seul face au joueur cap-verdien », a déclaré le technicien à la presse après le coup de sifflet final.

Ronwen Williams, le héros du soir, a tenu à associer le staff des Bafana Bafana à ce succès. Le gardien du Mamelodi Sundowns a bien déclaré que « tout le mérite revient aux analystes ». « Ils m'ont préparé. Ils ont récupéré tellement de vidéos. On a étudié les différents clubs des joueurs cap-verdiens. J'avais bien bossé aussi, on avait répété à l'entraînement. Mais ce n'est pas moi qu'il faut féliciter, ce sont les analystes. Et l'entraîneur des gardiens aussi. Ils m'ont donné beaucoup d'indices », a-t-il expliqué.

Arrêter qu'un seul but est trop basique . 😅🇿🇦#TotalEnergiesAFCON2023 pic.twitter.com/WNPKSRyB27-- CAF - FR (@caf_online_FR) February 3, 2024

« Mon téléphone est plein de vidéos de penalties. Ce n'était pas facile de trouver des images de certains joueurs, de certaines équipes tout autour du monde. Big up aux analystes ! Merci d'avoir préparé tout ça. Ils ont fait mon boulot. Au moins à moitié. Parce que je savais à peu près où chaque joueur allait tirer », a ajouté Williams.

Son entraîneur principal a loué aussi le « travail fantastique » des analystes vidéo. Mais Hugo Broos rend hommage à son dernier rempart, qui avait déjà une excellente réputation dans l'exercice des penalties et des tirs au but : « Lors des tirs au but, on peut dire à un gardien "lui va tirer à droite, lui va tirer à gauche", et c'est l'inverse qui se produit. Ce sont les tirs au but. (...) Ronwen avait les informations. Mais à la fin, c'est lui qui décide sur le moment. »

Le Nigeria, adversaire de l'Afrique du Sud en demi-finale (mercredi 7 février à Bouaké), sait à quoi s'en tenir si jamais un penalty ou une nouvelle séance de tirs au but devait intervenir.

Propos recueillis par Cédric De Oliveira, Martin Guez et Marco Martins.

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