Tchad: Les enseignants du primaire et du secondaire poursuivent la suspension de leur grève

Au Tchad, les représentants des enseignants du primaire et du secondaire ont décidé le 7 février 2024 à Ndjamena de prolonger d'un mois la suspension de leur mouvement de grève, suite à des propositions du gouvernement de Succès Masra. Ils comptent ainsi donner un délai aux autorités pour qu'elles répondent à leurs exigences financières. Détails.

Au Tchad, va-t-on vers une sortie de crise définitive pour les enseignants du primaire et du secondaire ? Ce 7 février 2024, leurs représentants, réunis dans une assemblée générale (AG) à Ndjamena, ont prolongé d'un mois la suspension de la grève décidée le 5 janvier 2024 après une rencontre avec le nouveau Premier ministre de transition.

Succès Masra avait promis une réponse aux multiples revendications. Des propositions présentées lors des deux rencontres du 1eᣴ et du 5 février, et qu'ils ont transmises hier lors d'une AG et acceptées par les enseignants.

Le Premier ministre doit sortir pour cela le chéquier gouvernemental. Dans l'immédiat, ce dernier a accepté de payer à ceux qui ne l'ont pas encore reçu une prime de craie équivalente à 370 000 euros dès cette semaine, de même que pour les primes de documentation et le treizième mois, dont le montant n'a pas été précisé.

Autre échéance pécuniaire : le gouvernement doit 9 millions d'euros d'arriérés à quelque 3 000 nouveaux enseignants. Il s'est engagé à les payer en trois tranches, toujours à partir de la fin de ce mois.

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Des dédommagements en nature

Enfin, l'État tchadien doit en moyenne pour chacun des 33 000 enseignants du public une somme de 1,8 million de francs CFA, 2 700 euros, au titre des diminutions et autres retenues sur salaire pendant la crise économique de la fin des années 2010. Impossible au gouvernement tchadien de payer une telle somme en espèce. Il s'est donc engagé à les dédommager en nature. Ils auront le choix entre un terrain à bâtir ou une moto. Des mesures qui ont fait le bonheur des enseignants réunis en AG hier, même s'ils restent méfiants.

Le président du comité de crise du Syndicat des enseignants du Tchad (SET), Faustin Djimoudouel explique au micro d'Esdras Ndikumana : « Puisque la promesse est déjà là, la base a unanimement décidé de continuer les activités et de donner un délai d'un mois au gouvernement pour nous payer nos dus. Et nous allons revenir le 5 mars pour une évaluation. »

Problème : l'augmentation des primes des militaires tchadiens il y a deux semaines et ces promesses aux enseignants semblent inspirer d'autres secteurs. L'Union des syndicats du Tchad (UST) a lancé à son tour un ultimatum d'une semaine au gouvernement pour qu'il paie les arriérés dus aux autres fonctionnaires.

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