Afrique: Les immortelles chansons d'Afrique - « Terminus » de Sedjo Kha

Guitariste de talent, Sedjo Kha a marqué la musique congolaise avec le groupe Choc stars à travers son titre « Terminus », paru en 1988 grâce au label Bissel sous la référence BL 013.

La belle aubade subdivisée en trois parties est écrite sous forme d'un testament. Terminus est, en effet, une métaphore de la mort. L'auteur commence par donner des directives concernant l'organisation de la veillée s'il venait à mourir. Pour lui, la veillée ne doit pas exceder une semaine de peur que certaines personnes en profitent pour faire la fête. Puis il y supplie Dieu pour quelques circonstances dans lesquelles les gens trouvent la mort tout en se demandant si c'est la volonté de Dieu ou celle des sorciers avant d'exhorter son oncle à suivre la voie de Dieu qui est, en réalité, l'unique moyen de vaincre les enchanteurs.

A son enfant, il dira qu'il n'est pas issu d'une famille habituée aux fétiches, qu'il n'a pas peur du sorcier, qu'il ne craint que Dieu, car le sorcier tout comme lui finira par mourir. Enfin, dans le dernier chant de la première partie l'auteur affirme : «Mokolo ya liwa na ngai, nkolo yamba ngai, monument nakotika banzembo nasala, heritage ya bana kombo na lokumu, nalela nzele na ngai Lisabeta (Elisabeth), nalela kopo ya masanga nasilisi te, nalela meli melo na tiki na nani, kasi mama kolela ngai te, tala ba nkoko na yo, ba yaya bolela ngai te bosimba famille». A comprendre par: « Le jour de ma mort, Seigneur accueille-moi, le monument que je laisserai sera constitué de mes oeuvres musicales, l'héritage des enfants mon nom et l'honneur, je pleure ma femme? Elisabeth, je pleure pour le verre de bière que je n'ai pas pu finir, je pleure Meli Melo ( lieu de détente), quant à toi maman, ne pleure pas, regarde tes petits-enfants, les grands frères ne pleurez pas, soutenez la famille ». Ici, Débaba et Défao chantent en polyphonie. Le premier exécute la première voix et le second la seconde voix. Mataonga Zoe est à la batterie, Dizzi Madjeku à la guitare principale, Sedjo Kha à la guitare solo et à la basse, Lokassa à la rythmique, Alain Makaba au synthétiseur.

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La deuxième partie de cette chanson est un chant responsorial à refrain : « Se liwa e vie na ngai terminus, tout le monde descend na se ya mabele », ce qui veut dire : « Le terminus de ma vie ici-bas c'est la mort, tout le monde descend sous terre ». La troisième partie, quant à elle, est marquée par la guitare solo de Sedjo Kha ainsi que des cris d'animation de Ditutala.

Auteur-compositeur des chansons à texte, Tshomba Sedjo Kha s'est plus fait remarquer au sein de Choc stars où il a évolué comme guitariste soliste de 1983 à 1985 et de 1986 à 1989. Parmi les albums auxquels il a participé, on peut citer« Awa et Ben », « Ratissage », « Défao et les Big Stars », dans celui-ci, il a coécrit avec Défao le titre « Lina Olo ». Après cela, il sortira un album solo sous la direction de François Ekofa, album qui connaîtra la participation de Papa Wemba, Luciana de Mingongo, Stino et Bongo Wende.

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