Congo-Kinshasa: Coup de massue!

La Cour constitutionnelle a rendu hier, jeudi 8 février, ses arrêts sur les 64 requêtes initiées par des candidats aux législatives invalidés par la CENI pour fraude électorale. Aucun recours présenté devant cette haute Cour n'a abouti.

Sur un total de 63 dossiers déposés, 35 ont été déclarés irrecevables, 24 recevables mais non fondés, tandis que 4 ont fait objet de désistement. Les requérants ont accusé la Centrale électorale d'outrepasser ses compétences en invalidant les 82 candidats députés à cette législature 2024-2028. Par ailleurs, ils accusent la CENI d'avoir violé leur droit de défense en affirmant que cette institution d'appui à la démocratie a décidé sans les avoir préalablement entendus.

Sur cette préoccupation, la Cour constitutionnelle a reconnu que la CENI n'est pas compétente avant de l'exhorter de ne plus refaire cela. La plus haute juridiction du pays qui a jugé recevable sur la forme, a rejeté les requêtes des candidats invalidés en considérant que ces derniers n'ont suffisamment pas apporté des preuves pour attester leur éligibilité d'avoir un siège au parlement.

Pour rappel, à la suite des enquêtes menées par la CENI, les suffrages de plus de 80 candidats députés nationaux avaient été annulés pour avoir commis des actes de fraude, de vandalisme des matériels électoraux, de détention de dispositifs électroniques de vote, ...

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Parmi les personnes concernées figurent Evariste Boshab, Mbuta Muntu Lwanga Charles, Collette Tshomba, Pembe Luemba Tatiana, Gentiny Ngobila Mbaka, Nsingi Pululu, Lwese Victorine, Mabaya Gizi, Nana Manuanina...

De grandes figures de la politique congolaise qui voient leur honneur jeté en pâture. Dans ces rangs, les professeurs d'université, des personnalités qui ont eu à assumer de hautes fonctions au sommet de l'Etat... qui voient leur carrière brisée et sortir par la petite porte, la queue entre les jambes. Déjà, le Chef de l'Etat a donné le ton en affirmant qu'il ne peut pas collaborer avec des tricheurs. Ils seront considérés comme des paria pourtant des messieurs respectables de la République.

Entretemps, les gouverneurs qui avaient été réhabilités, avaient déjà reconstitué leurs exécutifs provinciaux. Par exemple, dans la ville-province de Kinshasa, le conflit latent entre le titulaire réhabilité et l'intérimaire, a refait surface dans les initiatives de chacun sur le terrain. Et pour la province de l'Equateur, la plupart des ministres provinciaux avaient démissionné à l'annonce du retour du gouverneur suspendu. Certains actes posés par ce dernier étaient contestés. A titre illustratif, le scandale qui a entouré la violence sur la personne de la directrice provinciale de la RTNC/Equateur sur les arrêts du gouverneur qui devaient être lus à l'antenne.

Cette décision de la Cour constitutionnelle est un véritable coup de massue sur ces candidats qui se donnaient une longue carrière politique pour 2024.

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