Afrique: Marché des devises - Regain de compétitivité de l'ariary face à l'euro et au dollar

Encourageant. L'ariary sort d'une zone de turbulence. Après une forte dépréciation, notamment en fin d'année 2023 ; la monnaie nationale retrouve de la compétitivité.

L'appréciation de l'ariary face aux devises de référence que sont l'euro et le dollar a été constatée depuis la mi-janvier.

Loi de l'offre et de la demande

À la clôture du marché interbancaire des devises (MID), hier, l'euro était à 4 871,77 ariary contre 4 998 ariary en début d'année, soit un gain de 126 points en un peu plus d'un mois. Quant au dollar, la monnaie américaine affichait hier, un taux de 4 537,80 ariary, contre 4 583,17 ariary en début d'année, soit un gain de 46 points. Les cambistes expliquent cette tendance, tout d'abord, par une baisse du volume des importations, après les fêtes de fin d'année.

D'un autre côté, les rentrées de devises ont augmenté ces derniers temps. Notamment celles provenant des recettes d'exportation de deux produits phares que sont la vanille et le litchi. Faut-il en effet rappeler que la campagne de vanille pour 2023-2024 a débuté début décembre de l'année dernière. Quant à la campagne de litchi, elle a débuté le 21 novembre et le premier navire a quitté le port de Toamasina le 24 novembre. Bref, la loi de l'offre et de la demande joue en faveur de cette appréciation de l'ariary.

Mesures

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Faut-il en effet préciser que le délai réglementaire de rapatriement de la totalité des recettes d'exportations est fixé à 90 jours après l'embarquement. Par conséquent, l'offre de devises commence à augmenter au niveau du MID. 0n rappelle également que la règle fixée par le code des changes est l'obligation de cession de 70% des devises dans un délai de 30 jours après son rapatriement. Sur le principe, l'exportateur a le droit de fixer le cours de son choix, mais si sa banque ne trouve pas preneur sur la base de son offre, la cession doit se faire sur les cours du MID, une fois le délai de 30 jours écoulé.

Quoiqu'il en soit, ce retour à l'appréciation de l'ariary s'explique avant tout par une offre supérieure de devises par rapport à la demande. Cette hausse de l'offre de devises s'explique, par ailleurs, par les mesures prises au niveau du ministère de l'Economie et des Finances, pour augmenter le taux de rapatriement et de cession des devises. Des efforts qui vont être poursuivis et renforcés puisque lors du dernier conseil des ministres, il a été décidé dans le cadre des objectifs 100 jours, de faire passer le taux de rapatriement des devises à 86% et le taux de cessions des devises sur le MID à 76%.

Industrialisation

Selon, en tout cas les analystes, cette tendance à la stabilité de l'ariary est appelée à se maintenir si la politique d'industrialisation massive menée actuellement par le gouvernement réussit. La mise en place des petites unités industrielles dans le cadre du programme One District One Factory (ODOF) est la manifestation du début de cette industrialisation qui aura des impacts sur la stabilité de l'ariary dans la mesure où elle contribue à diminuer le volume des importations. On rappelle d'ailleurs, que l'industrialisation figure parmi les trois piliers du programme général de l'Etat.

L'Etat qui mise également sur le secteur minier pour booster l'économie. Sur ce point justement, les grands projets miniers avancent plutôt bien, malgré une conjoncture internationale qui n'est pas très favorable. Citons par exemple, Rio Tinto QMM qui vient de renouveler son partenariat avec l'Etat dans son projet d'extraction d'ilménite à Fort Dauphin.

Base Toliara

La reprise du projet Ilménite de Base Toliara est également attendue pour renforcer les secteurs pourvoyeurs de devises. L'espoir d'une meilleure contribution de Base Toliara dans la balance commerciale de Madagascar est d'autant plus permis quand on sait que le projet a été déjà dans un état avancé bien avant sa suspension. Pratiquement tous les permis ont été octroyés et Base Toliara a aussi déjà réalisé beaucoup d'actions d'accompagnement social.

Raison pour laquelle d'ailleurs, les parlementaires de la Chambre haute ont demandé la réouverture de Base Toliara. On apprend également que les négociations pour cette réouverture sont en cours. Une belle option pour le secteur minier qui renforcera, de ce fait, son rôle dans l'apport de devises étrangères pour stabiliser l'ariary.

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