Ethiopie: «Au moins 45 civils» exécutés par les forces de sécurité le 29 janvier, selon une institution publique locale

Une ambulance endommagée pendant le conflit dans la région du Tigré, en Ethiopie, est mise hors service dans un centre de santé de Gijet en juillet 2021.

Les forces gouvernementales éthiopiennes ont exécuté le 29 janvier au moins 45 habitants d'une ville de l'État régional de l'Amhara (Nord), où elles affrontent des milices locales, a dénoncé ce 13 février la Commission éthiopienne des droits humains (EHRC). « L'EHRC enquête sur les victimes civiles consécutives à des combats (...) le 29 janvier 2024 dans la localité de Merawi », ce qui lui a « permis de confirmer les identités d'au moins 45 civils exécutés par les forces de sécurité gouvernementales », indique cette institution publique statutairement indépendante, dans un communiqué.

En Éthiopie, la Commission des droits humains (EHRC) dénonce un massacre perpétré par les forces fédérales (ENDF). Selon un rapport diffusé ce 13 février par cette organisation publique mais indépendante, les ENDF auraient exécuté au moins 45 habitants dans le Nord-Ouest du pays. La tuerie a eu lieu en région Amhara où un conflit perdure entre le gouvernement central et les Fano, une milice locale.

Le massacre aurait eu lieu le 29 janvier. Les forces fédérales et les miliciens Fano venaient de s'affronter durant 6 heures. À l'issue de ces combats, les ENDF auraient exécuté au moins 45 habitants de la ville de Merawi. D'après l'enquête, les soldats soupçonnaient ces gens d'être des complices, voire des membres des Fano. Au moins 18 auraient notamment été massacrés en un seul endroit où ils s'étaient cachés...

Le bilan est macabre mais serait en dessous de la réalité. L'EHRC affirme ne pas avoir pu enquêter complètement, faute d'accès, et à cause de l'insécurité...

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Ce bain de sang était pressenti. Vendredi, l'ambassade américaine à Addis-Abeba avait déjà fait part de sa « profonde préoccupation » concernant un possible massacre à Merawi. Washington avait demandé un accès total aux défenseurs des droits de l'homme et une enquête impartiale.

Le rapport dénonce d'autres crimes, notamment huit civils exécutés par des militaires qui cherchaient l'un des leurs portés disparus. Les soldats auraient accusé ces gens de ne pas coopérer avec les recherches.

L'enquête parle aussi de 15 personnes tuées le 19 janvier, lors d'une opération de fouilles maison par maison. Les soldats auraient traîné les habitants dehors avant de les tuer dans la rue.

Ce rapport est publié alors que l'état d'urgence en région Amhara vient d'être prolongé pour 4 mois. Le président de l'EHRC a déclaré que les souffrances des civils s'aggravaient. Daniel Bekele a appelé les parties à accepter un dialogue pacifique, seule solution durable au conflit selon lui.

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