Madagascar: Antsiranana - Flambée spectaculaire des prix sur les marchés

Le nouvel an coïncide avec la période de soudure. Au cours de ces deux derniers mois, une flambée fulgurante des prix de presque tous les produits se voit sur les marchés de la capitale du Nord.

Inquiétante. Face à l'augmentation généralisée des produits de première nécessité (PPN) comme le riz, le sucre, le ciment, l'huile, entre autres, les consommateurs ressentent un mouvement de panique. Car elle complique davantage la vie des Antsiranais, en général, surtout ceux qui ont des moyens limités.

Au bazar de Rochtock comme dans différents marchés de quartier, les prix des PPN font grincer les dents. Outre les changements réels de l'offre et de la demande de certains produits de base, la tendance à la hausse pourrait être amplifiée par la spéculation sur les marchés à terme organisés.

De nombreuses personnes malintentionnées profitent de la situation. Parfois, la flambée des prix des PPN est due aux spéculateurs. Les grossistes et les importateurs font de la rétention de stock. Cette pratique se fait souvent à l'approche des fêtes. Ils gardent les produits pendant des mois dans leurs entrepôts. Ils doublent voire triplent leurs prix une fois qu'ils les présentent sur le marché. Il y a ensuite une entente illicite sur le prix de ces produits.

Cette fois, le prix du riz parfumé atteint 1 500 ariary le kapoaka, alors que son prix normal doit être 1 000 ariary, soit une hausse de 50 %. Tandis que le coût des riz locaux ordinaires « V5, Mamorofôro, Tsinjany... » atteint aussi 1 200 ariary au lieu de 900 ou 950 ariary, comme en début d'année. Maintenant, seul le riz importé surnommé « vary Sinpa » (stock tampon) est à bas prix, à la portée de toutes les bourses, mais il est aussi touché par la hausse.

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Hausse soudaine

Concernant le sucre roux produit par la société Sucoma d'Ambilobe, le kilo revient, à l'heure actuelle, à 5 000 ariary au lieu de 4 300 ariary. L'huile en vrac achetée auparavant à 6 800 ariary, le litre coûte 7 200 ariary. Et l'huile cachetée est vendue entre 10 000 et 20 000 ariary, selon la matière de base (soja, tournesol..). Et même si l'on est dans une période de carême, le prix de la viande de zébu frôle les 18 000 ariary le kilo.

« On ne peut plus se permettre d'en acheter », explique Mboty Soa , mère d'une famille nombreuse du quartier Place Kabary.

Le prix des fruits et légumes s'est également envolé en un mois, avec au moins 30% de hausse par rapport au mois de décembre 2023. Au marché de légumes de Tanambao-IV, le prix des oignons, des ails, des poireaux, des haricots verts, des papayes, des brèdes, des courgettes, des patates douces, des pommes de terre... a augmenté.

Mais c'est le prix du kilo de carottes sur les étals qui interpelle le plus les consommateurs. Il est « imbattable » : ces produits en provenance de la capitale s'achète à 10 000 ariary le kilo, contre 3 000 ariary auparavant. Même la qualité locale de deuxième choix, avec quelques imperfections, a atteint 7 000 ariary contre 1 000 ariary auparavant.

« Or, ces légumes ont poussé à moins de 10 kilomètres de chez moi », se plaint une enseignante retraitée. Ce qui la pousse à réguler ses dépenses. Elle a avoué qu'elle est obligée de n'acheter que la quantité minimum pour mieux gérer son budget plus ou moins insuffisant. C'est ainsi que certains fruits sont délaissés

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