Madagascar: Élections législatives et communales - La société civile sollicite des réformes au préalable

78 organisations de la société civile ont sorti une déclaration, hier, dénonçant ce qu'elles qualifient de « viol électoral », pointant du doigt des conditions électorales qui portent atteinte, à leurs yeux, aux principes démocratiques. Ce communiqué intervient à l'approche des élections communales, municipales et législatives, soulignant l'« urgence de réformes substantielles pour restaurer l'intégrité du processus électoral ».

Selon les organisations de la société civile, la dernière élection a été organisée dans des conditions discutables. Puis, en vue des consultations prochaines, le mépris des principes fondamentaux de transparence et de respect des droits électoraux des citoyens risque, selon ces membres de la société civile, d'accentuer un « mécontentement » déjà palpable au sein de la population.

Lois restrictives

À cet effet, les 78 organisations de la société civile, qui ont sorti une déclaration hier, veulent faire entendre leurs voix et avancent des pistes de « réformes » du processus électoral. Parmi les revendications principales figure notamment la révision de la loi organique relative au régime électoral pour imposer des sanctions plus sévères en cas de manquement à la transparence des dépenses électorales. Les organisations exigent également la libération de l'espace civique en appelant à l'abrogation de certaines lois restrictives sur les réunions publiques et les manifestations.

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Médias publics

De plus, elles réclament la publication d'un calendrier électoral clair pour les élections régionales, critiquant le manque de transparence dans le processus de désignation des gouverneurs. La mise en place d'une autorité de régulation des médias est également demandée afin de garantir un accès équitable aux médias publics pendant les campagnes électorales.

Intégrité

Parmi les autres points soulevés dans le communiqué, l'adoption de lois sur l'accès à l'information publique et la protection des défenseurs des droits humains sont jugées prioritaires. Les organisations insistent également sur l'importance de prendre en compte les recommandations des missions d'observation électorale et des partis politiques pour garantir l'intégrité du processus électoral.

Infractions pénales

Elles appellent, en outre, à un dialogue inclusif pour apaiser les tensions sociales et politiques et demandent au ministère public de prendre ses responsabilités dans le traitement des infractions pénales liées aux élections.

Répressions

Ces propositions découlent de l'évaluation par ces organisations du déroulement des élections présidentielles de novembre 2023. Dans ce communiqué conjoint, ces organisations ont dressé un bilan accablant de cette élection, pointant du doigt plusieurs aspects préoccupants. Parmi les principales préoccupations soulevées par la société civile figurent le manque de fiabilité de la liste électorale et la nécessité urgente de réformer le système d'information relatif à l'état-civil. Cette lacune a été exacerbée, selon toujours ces organisations de la société civile, par une série de restrictions des libertés civiques et politiques, notamment l'interdiction de manifestations pacifiques et la « répression disproportionnée » exercée par les forces de défense et de sécurité à l'encontre des contestataires.

Opacité

Un autre point soulevé par les organisations de la société civile est le monopole des médias publics, qui ont largement favorisé certains candidats au détriment de la pluralité des opinions. De plus, la campagne électorale a été largement critiquée pour son caractère axé sur l'argent et les moyens plutôt que sur les idées, avec une opacité en ce qui concerne les dépenses de campagne.

Parmi les signataires de cette déclaration conjointe, on cite, entre autres, Transparency International-Initiative Madagascar, mouvement Rohy, Liberty 32, MSIS-Tatao, Ong Ivorary, ou SAF - FJKM.

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