Madagascar: Inondation - Entre colère des ancêtres et manque de civisme

Février, le mois de l'amour pour certains, période de purification dans l'ancien calendrier romain. Pour les Malgaches, c'est surtout un mois marqué par les inondations. D'Ambohijafy à Dzamandzar en passant par Fenerivo-Antsinana, l'eau franchit les portes des gens. Bien entendu, on est en pleine saison des pluies. Et chaque année des pluies diluviennes arrosent les plaines et les contrées humides du pays. Aucune solution durable n'a été proposée. Les dons sont devenus la routine. Les cultivateurs voient leurs lopins de terre inondés, les pasteurs perdent une partie de leur bétail, les villageois n'ont plus d'abri.

Les tenants des valeurs traditionnelles avancent leurs opinions. « Les razana, les ancêtres sont mécontents, à ce que je vois. Les habitants ne respectent plus les fadin-tany, les tabous. Alors, ce n'est pas étonnant que nous subissions une telle punition », Edmond Ndriahefa donne son avis. De son côté, Robinson Ezakiela, un autre gardien traditionnel est plus rationnel en disant, « Les arbres abattus, la pratique du tavy en sont les causes. Nos aïeux savaient conserver l'environnement. Alors que nous avons tout laissé derrière nous, c'est dommage ».

Alors, les cours d'eau sont asséchés, pourtant, les fleuves et ruisseaux arrosent les champs. Lieux de mémoire, ils sont chargés d'histoire, les rituels s'y pratiquent, tout simplement parce qu'ils sont sacrés. Leurs bords servent aussi de points de rencontre pour les amoureux. Ils offrent une vue magnifique à ceux qui veulent du calme. De même pour la forêt, depuis des siècles, elle était un abri sûr. En effet, la protection de l'environnement date bien d'avant les créations d'ONG protectrices de la nature. Les souverains qui se sont succédé ont déjà sanctionné les pyromanes et les dévastateurs. En bref, l'histoire se répète à chaque mois de février !

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.