Les juntes du Burkina Faso, du Mali et du Niger envisagent de créer une confédération, a annoncé le ministère des Affaires étrangères malien jeudi, alors que les trois pays approfondissent leurs liens via une alliance qui menace l'intégration plus large de l'Afrique de l'Ouest.

Ces pays ont annoncé en janvier qu'ils quitteraient la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) - une décision que le bloc a exhortée à reconsidérer, mettant en garde contre les difficultés supplémentaires que ce retrait entraînerait.

Lors d'une réunion dans la capitale burkinabé Ouagadougou, les trois ministres des Affaires étrangères ont confirmé leur engagement commun à se retirer de la Cédéao sans délai et à poursuivre la coopération dans le cadre d'un pacte connu sous le nom d'Alliance des États du Sahel (AES).

Ils ont "réaffirmé leur engagement à avancer résolument dans le processus de mise en oeuvre de l'AES et de créer la Confédération Tripartite", a indiqué le ministère des Affaires étrangères malien.

Le groupe n'a pas donné de détails sur le fonctionnement de la confédération proposée ou sur la manière dont ils prévoient d'aligner étroitement les intérêts politiques, économiques et sécuritaires alors qu'ils luttent pour contenir une bataille vieille de dix ans contre les insurgés islamistes qui ont déstabilisé la sous-région.

En novembre dernier, leurs ministres des Finances ont déclaré qu'ils envisageraient la création d'une union monétaire et des hauts responsables des trois pays ont, dans une certaine mesure, exprimé leur soutien à l'abandon du franc CFA, monnaie commune de l'Afrique de l'Ouest.

Les juntes ont toutes rompu leurs liens militaires de longue date avec l'ancienne puissance coloniale, la France, portant ainsi atteinte à l'influence de la France au Sahel et compliquant les efforts internationaux pour lutter contre les militants liés à Al-Qaïda et à l'État islamique.