<strong>Addis Ababa — L'Afrique doit renforcer la capacité des enseignants à enseigner l'histoire africaine avec des sources africaines, a déclaré le commissaire de l'Union africaine pour l'éducation, la science, la technologie et l'innovation, le professeur Mohamed Belhocine.

Lors d'une conférence de presse tenue aujourd'hui, le commissaire a mis en lumière la situation du système éducatif du continent, ainsi que les défis et les problèmes auxquels il convient de prêter attention afin de mettre en place un système éducatif résilient sur le continent.

Il a souligné qu'il fallait accorder une attention particulière à la qualité de l'éducation, aux infrastructures et à la qualification des enseignants en tant que droit de l'homme.

"Nous devons renforcer les capacités de nos enseignants afin qu'ils puissent enseigner l'histoire de l'Afrique à l'aide de sources africaines et d'un récit africain, car nous utilisons encore souvent le récit colonial au lieu d'utiliser le récit africain", a souligné le commissaire.

Heureusement, nous disposons de suffisamment de ressources en termes de connaissances sur l'histoire de l'Afrique, rédigées par des experts africains.

Il a ajouté que "comme vous le savez, l'UNESCO a fait un excellent travail en rédigeant l'Histoire générale de l'Afrique sous la direction d'un érudit africain très, très ancien et très connu, qui s'appelle Joseph Zerbo".

En outre, il a ajouté que : "À l'heure où je vous parle, la population d'âge scolaire en Afrique s'élève à un demi-milliard de personnes. Et sur ce nombre, près de 100 millions ne vont pas à l'école. Je parle des personnes âgées de 5 à 19 ans, c'est-à-dire de la période de l'enseignement primaire et secondaire."

C'est très préoccupant, a-t-il déclaré, ajoutant que cela signifie que nous avons une masse de 100 millions d'enfants qui ne sont pas socialement intégrés, parce qu'à cet âge, l'intégration sociale se fait principalement par l'école.

C'est pourquoi il a souligné que "lorsqu'on ne va pas à l'école, on n'est pas intégré socialement. Quand on n'est pas intégré socialement, on est exposé à toutes sortes de vulnérabilités".

D'autre part, le commissaire a ajouté qu'il fallait aider ces jeunes à acquérir des compétences pour qu'ils puissent même créer leur propre emploi et devenir des créateurs d'emploi plutôt que des demandeurs d'emploi.

Le financement est également une autre question cruciale, a-t-il déclaré, ajoutant que les estimations faites sont que l'Afrique pourrait avoir besoin de 90 milliards de dollars américains pour atteindre la couverture universelle de l'éducation d'ici 2030.

Il a ajouté que l'Afrique doit continuer à investir dans la science, la technologie et l'innovation pour améliorer la qualité de l'éducation.

Nous devons également former nos enseignants à l'utilisation des outils numériques dont nous disposons pour apporter l'éducation à nos enfants grâce à la numérisation.

"La transformation numérique nous permettra d'atteindre davantage d'enfants, en particulier dans les zones reculées", a-t-il fait remarquer.

Le sommet de l'UA de cette année est placé sous le thème "Éduquer une Afrique digne du XXIe siècle" : Construire des systèmes éducatifs résilients pour un accès accru à un apprentissage inclusif, tout au long de la vie, de qualité et pertinent en Afrique".