Tunisie: Qualité des services - Bien des choses restent à faire

16 Février 2024

Les grandes surfaces ne sont pas les seules à connaître cette défection au niveau des services. Les distributeurs d'Internet ne sont pas en reste. Nous sommes très contents lorsqu'ils annoncent qu'ils ont modernisé leurs équipements ou amélioré tel ou tel secteur.

Ce n'est nullement au niveau des grandes surfaces que les services laissent à désirer et que les arnaques nous offrent une image d'irrespect vis-à -vis du consommateur. L'appât du gain, malheureusement, envahit les échanges dans bien des secteurs et pollue bien des esprits qui croient que l'on peut réaliser des bénéfices en ayant recours à des subterfuges et en trompant la clientèle. C'est ainsi que l'on paie à la caisse un prix différent de celui que l'on a vu sur les étiquettes. Si l'on découvre la supercherie et qu'on réclame, on s'excuse poliment et on fait valoir que c'était effectivement le prix demandé lors d'une promotion qui s'est terminée la veille. Ou alors ce sera une excuse plus simple qui rejette la responsabilité d'un client qui a décalé une étiquette.

Ces supercheries sont rapidement démasquées par une clientèle qui s'est « fidélisée », grâce à leurs visites fréquentes à la recherche de produits qui arrivent à manquer. Indépendamment de cet aspect, les prix varient pour un même produit d'un lieu à un autre. Prenons l'exemple du sel. Dans une grande surface, il est à neuf cents millimes.

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Juste à quelques mètres, il est à neuf cent vingt millimes. Pourquoi cette différence alors que c'est un produit qui provient de nos salines et qui est distribué au même prix partout à travers la République ? Du côté d'un mall à l'Ariana, une immense pancarte annonce des réductions quotidiennes dans différents rayons. Un client (qui nous a remis son ticket de caisse) demande qu'on lui applique la remise. Le responsable des lieux lui répond que ce n'est plus d'usage. Cela tient de la publicité mensongère, sinon pourquoi n'a-t-on pas enlevé cette pancarte ?

Mais ces lieux, où l'étendue et la surface sont des avantages et des handicaps pour la clientèle, sont difficiles à contrôler. Elle se retrouve néanmoins et se positionne à travers une fidélisation qui s'incruste dans les esprits. C'est ainsi que certaines enseignes ont pris l'initiative de créer leur marque pour un bon nombre de produits. La majorité écrasante de ces produits coûtent plus cher qu'ailleurs. Où se trouve l'avantage de cette grande surface qui pourtant a des problèmes de rentabilité et est, d'après les bilans publiés, en perdition ?

Les opérateurs Internet

Les grandes surfaces ne sont pas les seules à connaître cette défection au niveau des services. Les distributeurs d'internet ne sont pas en reste. Nous sommes bien contents lorsqu'ils annoncent qu'ils ont modernisé leurs équipements ou amélioré tel ou tel secteur. Mais, alors, pourquoi l'abonné a-t-il toujours des mégas en moins et ne reçoit jamais la puissance qu'il a payée.

Les coupures ne se comptent plus et il est difficile de voir un match, un feuilleton ou un film de manière normale et limpide ? Et on lit sur les commentaires et les communiqués : «Le marché des Fournisseurs de Services Internet (FSI) a également témoigné d'une dynamique positive, avec des revenus s'élevant à 133 MDT pour le troisième trimestre et un cumul de 379 MDT sur les neuf premiers mois, soit une augmentation annuelle de 26%». Ou alors que «Topnet, filiale de l'opérateur historique Tunisie Télècom, s'est affirmé comme leader du marché en générant 63 MDT de revenus pour le troisième trimestre et un total de 175 MDT sur les neuf premiers mois, marquant ainsi une croissance de 25% sur un an».

Ou encore : «Tunisie Télècom a également consolidé sa position sur le marché des FSI, en capturant une part de 22% et surpassant ainsi ses concurrents». Tant mieux, s'ils gagnent de l'argent, mais qu'en est-il de la qualité des services ? En principe, les améliorations techniques devraient faciliter le travail, améliorer la qualité et bien entendu mieux satisfaire la clientèle. La plupart de ceux que nous avons interrogés ne sont pas contents des services et bon nombre d'entre eux papillonnent d'un opérateur à l'autre pour essayer de trouver mieux. Pourtant, d'après la charte qualité de ce secteur, il y a des «mesures qui visent d'une part à vérifier le respect, par les opérateurs, de leurs obligations telles que prescrites dans leurs cahiers des charges respectifs et à évaluer, d'autre part, la qualité du service telle que perçue par l'utilisateur final en la comparant aux normes et standards pertinents». Qui contrôle l'application de cette charte ?

"Ellouhoum Market »

C'est le nom adopté par la nouvelle chaîne de distribution des viandes rouges et qui sera lancée par la société Ellouhoum. Une quinzaine de points de vente sont programmés dans le Grand- Tunis et cette chaîne sera étendue au reste des villes de l'intérieur de la République. «L'ouverture de ces points de vente est un projet pilote qui sera généralisé dans tous les gouvernorats du pays. Il s'inscrit dans le cadre de la diversification commerciale et la création de nouveaux postes d'emploi », a assuré le premier responsable. Tant mieux. Mais le problème de cette chaîne, qui vise en priorité à réguler les prix sur le marché, ne devrait pas connaître le sort de l'ancienne STIL en son temps, qui a été «liquidée» pour ouvrir le boulevard qu'empruntent actuellement les fabricants des dérivés du lait en mettant leurs produits à des prix absolument pas à la portée des ménages moyens.

Allez voir la quantité de produits invendus et que certaines grandes surfaces mettent «en date courte» à des prix réduits pour s'en débarrasser. Sans compter les prix des emballages que nous jetons à la poubelle, alors qu'ils sont payés en devises fortes. Ceci d'une part, mais, d'autre part, ces chaînes ressembleront-elles aux points de vente « du producteur au consommateur»? Elles devraient mettre leurs produits à des prix défiant toute concurrence, en faisant profiter le consommateur de ce qui revenait aux intermédiaires, aux spéculateurs et autres intervenants qui agissaient sur l'ardoise.

Indépendamment de leurs frais de gestion qui ne devraient, en aucun cas, s'enfler au point de devenir déficitaires et....demander l'aide de l'Etat. Le redéploiement du personnel est, là aussi, une façon de faire des économies et de donner à ceux qui sont payés pour ne rien faire du travail.

La qualité

Veiller sur la qualité de ce que l'on fabrique et de ce qu'on met sur le marché a été, pour un bon bout de temps, un slogan qui a, quand même, fait son effet. Il y a eu des améliorations. Mais cette dernière décennie de braise a tout remis en question. Au point que le consommateur est bien content de trouver le produit qu'il cherche durant des heures et parfois à des heures impossibles. Maintenant que les choses se stabilisent, il est impérieux d'y revenir, étant donné que cet effondrement est dû à l'ambiance générale qui règne dans bien des secteurs.

Dans l'état actuel des choses, il n'y a qu'à se référer aux résultats des descentes des services de contrôle économique et sanitaire pour se rendre compte de l'importance des dégâts dans bien des secteurs.

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