Afrique de l'Ouest: Un pas vers la Confédération

18 Février 2024

Réunis à Ouagadougou, ce jeudi 15 février 2024, les ministres de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) ont tracé les sillons de la future Confédération des Etats de l'Alliance. La mise en place de cette organisation va être actée par un prochain sommet des chefs d'Etat qui réunira le capitaine Ibrahim Traoré du Burkina, le colonel Assimi Goïta du Mali et le général Abdouramane Tchiani du Niger. Ainsi, le relevé de conclusions des travaux a notamment proposé l'option d'une architecture institutionnelle comprenant les sessions des sommets des chefs d'Etat, du conseil des ministres et des représentants des parlements.

La rencontre de Ouagadougou aura également recommandé l'élaboration de la feuille de route de la Confédération des Etats du Sahel, l'accélération de l'élaboration de la charte graphique de l'AES, l'élaboration « dans de meilleurs délais » des projets et protocole additionnel relatifs à la répartition et aux compétences entre la Confédération et les Etats, la mise en place d'un cadre de concertation en vue de gérer les implications liées au retrait sans délai de la CEDEAO et l'identification des partenaires stratégiques de la Confédération.

C'est dire que l'initiative de la Confédération Burkina-Mali-Niger prend forme progressivement, même si depuis quelques temps, on assiste à une levée de boucliers provenant de milieux « bien-pensants », tendant à faire croire que la volonté des pays de l'AES de former une Confédération est une « vue de l'esprit » au regard de leur faible poids économique et de leur situation de pays sans littoral. Une analyse pessimiste bien en phase avec l'idéologie développée dans des officines pour convaincre certains de nos Etats qu'ils ne sont rien sans certaines locomotives sous régionales.

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Cela, dans le but de perpétuer le pacte paternaliste et colonial des années 1920 qui instaure une « division du travail » dans les colonies nouvellement conquises. C'est ainsi que dans l'imaginaire collectif, le Burkina Faso est la terre des hommes, tandis que des pays comme le Mali et le Niger ont longtemps été classés au dernier rang des pays dits développés par les organismes de perpétuation de cet esclavage mental.

Or, une analyse objective du potentiel économique immense de ces trois pays, bat en brèche ces clichés savamment entretenus pour les classer dans la catégorie des puissances régionales, s'ils arrivaient à réaliser la Confédération en gestation. Le Niger par exemple avec son uranium qui lui « échappe » actuellement et son pétrole, son gaz et autres, peut peser lourdement dans les relations économiques internationales s'il accédait à une réelle souveraineté.

Le Burkina Faso et le Mali sont à l'avenant avec le manganèse, l'or, le coton, les amandes de karité et les importantes réserves d'eau douce. Du reste, avec la volonté résolue des « trois mousquetaires » de poursuivre leur marche en avant, on assiste à un rétropédalage de certains pays jadis vent debout contre eux, et décidés à en découdre militairement pour rétablir « l'ordre constitutionnel ».

Potentiel énergétique, potentiel humain, richesses diverses et diversifiées, loin d'être une aventure, cette nouvelle quête des trois Etats tient du principe d'aller de la réalité africaine actuelle et de la changer qualitativement. Il s'agit d'opérer une révolution mentale, psychique et économique d'envergure qui se fera au prix de la sueur et du sang, mais qui mérite d'être entreprise si tant est que rien de grandiose ne se bâtit sans peine. Il sied de saluer donc cette prise de conscience qui va nous mener vers le progrès et la liberté.

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