Madagascar: Mes oeufs sont trop chers pour être simplement consommés (et c'est une bonne chose)

17 Février 2024

Dans le sud de Madagascar, les éleveurs de poulets à petite échelle élaborent un plan pour augmenter leurs revenus et améliorer la qualité des races locales, avec le soutien de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Plus de 80 éleveurs de la Région Anosy ont jusqu'à présent reçu les poulets potentiellement transformateurs de vie, qui sont originaires d'Inde mais qui prospèrent maintenant en Tanzanie. La FAO a apporté des oeufs de ce pays de l'Afrique de l'Est pour faire éclore des poussins à Madagascar.

Lucette Vognentseva, l'une des éleveuses de poulets, a partagé son expérience avec ONU Info depuis chez elle dans la commune d'Ifotaka.

« En novembre dernier, j'ai reçu cinq poulets de la FAO, dont trois femelles et deux mâles. Jusqu'à présent, deux des poules ont pondu 46 oeufs, tandis que la troisième n'a pas encore commencé à produire...

Qualité des oeufs

Il s'agit des poulets Kuroiler, réputés pour leurs capacités à pondre des oeufs et à fournir une viande de qualité supérieure. Comparés à nos poulets locaux, ils se distinguent par leur croissance plus rapide, leur taille plus imposante, leur production accrue d'oeufs et leur résistance aux conditions difficiles.

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Ce n'est pas seulement la qualité des oeufs qui est important, mais aussi leur valeur marchande. Je peux vendre un de mes oeufs pour 2000 ariary [$0.45], soit quatre fois plus que la valeur d'un oeuf de poulet local. Mes oeufs sont devenus trop chers pour être simplement consommés. Au lieu de cela, les gens viennent chez moi pour acheter un oeuf en espérant qu'il sera un mâle qu'ils pourront croiser avec leurs propres poules de races locales. Cela améliore la qualité de leurs poulets et devient plus rentable pour eux.

Parfois, certains veulent que leurs poules soient fécondées par mon coq, mais je n'accepte pas, car je ne peux pas être sûr que leurs poulets ne portent pas de maladies. Les miens sont entièrement vaccinés et en parfaite santé.

Ils vivent dans le poulailler que j'ai construit et ne se promènent pas librement comme les poulets de mes voisins, et je dois leur acheter une alimentation spéciale sur le marché, car ils ne peuvent pas chercher leur propre nourriture.

Ces poulets sont domestiqués et me reconnaissent maintenant. Je peux prévoir quand ils ont besoin d'être nourris ou s'ils veulent de l'eau.

Mon conseil aux autres agriculteurs qui envisagent d'élever ces races de poulets étrangers est d'être courageux. Cette race pure de Tanzanie rapporte plus d'argent. D'ailleurs, j'ai pour ambition d'agrandir la taille de ma couvée.

Dans le village, les gens m'ont remarqué et viennent me demander des conseils sur la façon d'élever les kuroiler. Je suis devenue connue sous le nom de 'Femme aux poulets étrangers' ».

La FAO prévoit également de collaborer avec le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) pour améliorer la nutrition à Ifotaka et dans les environs, en facilitant l'approvisionnement d'oeufs et de viande à son programme alimentaire scolaire.

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