Sénégal: Des expressions culturelles initiatiques mises en exergue par le livre 'From Tenda to Ajamat'

Dakar — Le nouvel ouvrage "From Tenda to Ajamat" du chercheur Abdou Ndukur Kacc Ndao et de l'ethno-photographe Matar Ndour met en valeur des expressions culturelles initiatiques du Sénégal, de la Gambie et de la Guinée Bissau.

Publié par la maison d'édition "Circulo Rojo Editorial", le livre de 141 pages a été présenté lors d'une cérémonie de dédicace organisée mardi à Dakar.

Il est le fruit d'une recherche anthropologique de dix ans retraçant l'itinéraire des peuples du sud-est du pays des Bassaris et des Badiaranké, appelés le "Tenda".

L'ouvrage rend compte de la mobilité de l'immatériel en montrant des affinités culturelles entre communautés, que les migrations ont engendrées.

Il a été illustré par des photographies de Matar Ndour.

Selon Abdou Ndukur Kacc Nda, chercheur associé au Laboratoire de recherche sur les transformations sociales de l'Institut fondamental d'Afrique noire (LARTES-IFAN), le livre parle aussi d"'Ajamat", qui est une sorte d'unité culturelle des Diolas du Sénégal, de la Gambie et de la Guinée Bissau.

"Compte tenu de la complexité culturelle, le livre parle également des Manjaks, des Sérères, des Peuls, etc. Ce sont plusieurs groupes ethniques qui sont étudiés, mais sous les rapports stricts des initiations et des systèmes initiatiques", a-t-il expliqué.

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M. Ndao soutient que l'idée à la base de l'ouvrage vise à montrer l'anthropologie de la diversité culturelle dans ces trois pays.

"L'un des défis de cet ouvrage est de savoir comment faire pour ressortir les groupes ethniques très peu connus de leurs concitoyens comme les Badiarankés, par exemple", a-t-il poursuivi.

Pour le chercheur, la spiritualité de ces ethnies a été relevée du début à la fin de l'ouvrage, pour montrer comment l'existence d'un système établi permet d'encadrer le peuple.

"Une bonne photo, c'est une écriture. Dans ce livre, je n'ai pas fait d'illustration, mais une écriture photographique pour permettre à tout un chacun de pouvoir s'y retrouver", a indiqué l'ethno-photographe, Matar Ndour.

Il s'agissait aussi d'éviter de verser dans l'extrémisme, mais aussi d'avoir une écriture par rapport au regard, à l'émotion et à l'engagement de ces gens dans l'ouvrage.

"Il existe beaucoup d'interdits dans ces endroits. On n'autorise pas la prise d'image, mais nous avons fait un travail en amont avec les autorités qui étaient emballées par le projet et nous ont donné des directives par rapport à ce qui devait être fait ou pas", a-t-il poursuivi.

D'après lui, ces interdictions sont faites pour le bien des gens qui ne peuvent pas prendre des images dans certains endroits, comme les bois sacrés, sans être initiés.

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