Congo-Kinshasa: «La question des droits de l'homme fait l'objet d'un recul grave», selon le panel d'experts de la société civile

En République démocratique du Congo (RDC), le panel d'experts de la société civile a tenu une conférence de presse le 21 février 2024 à Kinshasa au cours de laquelle il a estimé que « la question des droits de l'homme, pour le moment, fait l'objet d'un recul grave » dans le pays.

En République démocratique du Congo (RDC), la société civile s'inquiète et affirme qu'un climat de « terreur » s'est installé avec des arrestations et détentions arbitraires des militants.

C'est « inacceptable sous le régime d'une personnalité avec laquelle nous nous sommes battus il y a quelques années contre ces pratiques », disent les organisations de la société civile réunies le 21 février 2024 à Kinshasa. La société civile se dit non « intimidée » et met en garde le pouvoir contre tout musèlement.

« La question des droits de l'homme, pour le moment, fait l'objet d'un recul grave, estime Dieudonné Mushagalusa, du panel d'experts de la société civile, dans des propos recueillis par notre correspondant Pascal Mulegwa. On n'a pas à se voiler la face, on n'a pas à le dire dans des mots détournés : il est inimaginable qu'on puisse avoir un régime qui s'est battu pour les questions des droits de l'homme, pour la liberté de manifestation, pour la liberté d'expression et que ce soit le même régime qui excelle dans la répression... C'est inimaginable, c'est incompréhensible ».

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Dieudonné Mushagalusa revient ensuite sur l'arrestation, le 3 février, de deux militants, libérés après deux jours de détention : « Nos collègues Bienvenu Matumo et Fred Bauma, qui faisaient juste un rappel sur l'occupation de Bunagana de 600 jours, ont été traqués comme des malfrats, humiliés. Il est inimaginable que quelqu'un comme Stanis Bujakera [journaliste de renom en RDC, arrêté le 8 septembre 2024, Ndlr] puisse continuer à croupir en prison. »

Le responsable conclut : « Nous voudrions lancer un message clair à ceux qui nous dirigent de ne pas croire qu'ils peuvent nous étouffer, de ne pas croire qu'en faisant la traque, les détentions extrajudiciaires, des tortures, on va fermer la bouche. S'il fallait que nous puissions être des nouveaux (Floribert) Chebeya [militant congolais des droits de l'homme tué en 2010, Ndlr] pour ce pays, nous sommes prêts à l'être, mais pour la dignité humaine et pour le respect des droits de l'homme. »

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