Afrique: Le pays, pionnier dans le développement culturel et l'encadrement religieux en Afrique (expert nigérian)

Rabat — Le Maroc joue un rôle précurseur dans le renforcement des relations arabo-africaines, le développement culturel et l'encadrement religieux sur le continent africain en général, et en Afrique subsaharienne en particulier, a affirmé le directeur du Centre nigérian des études arabes, Lakhdar Abdoulbaki Mohamed.

"Il ne fait aucun doute que, à plusieurs égards, le Maroc joue des rôles importants dans le renforcement des relations arabo-africaines", a déclaré M. Aboulbaki à la MAP, à la veille de la conférence internationale sur "les arabophones en Afrique subsaharienne entre exigences identitaires et questions de l'actualité", initiée par l'Université Ibn Zohr d'Agadir du 24 au 26 février.

Depuis le retour du Royaume à l'Union africaine, ces rôles et cette présence remarquables au niveau des institutions continentales ont gagné en densité, a-t-il noté, relevant que le Maroc se distingue par la qualité de ses efforts et la richesse de ses contributions au service des causes de l'Afrique à travers la culture et l'encadrement religieux.

A ce propos, il a cité les bourses accordées aux étudiants subsahariens pour poursuivre leurs études dans les universités, les instituts supérieurs et les écoles coraniques du Royaume.

Selon lui, il s'agit là d'une illustration remarquable de la coopération culturelle que propose le Maroc à ses pairs africains sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

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"L'Institut Mohammed VI de formation des Imams morchidines et morchidates joue un rôle mondial de premier plan dont nous pouvons apercevoir les résultats positifs chez ses lauréats qui représentent aujourd'hui une élite dans les sociétés africaines".

Parmi ses lauréats, "on retrouve des prédicateurs, des juges, des oulémas et des enseignants", a-t-il signalé, soutenant que ce rôle pédagogique représente un levier pour le développement culturel auquel le Royaume aspire pour l'ensemble du continent.

Les Causeries religieuses durant le mois de Ramadan se sont imposées, depuis leur lancement par feu SM Hassan II, comme un forum de débat intellectuel et religieux d'une grande facture, à la faveur des interventions animées par une pléiade d'oulémas, intellectuels, prédicateurs et d'imams venus des quatre coins du monde, a-t-il souligné.

Pour M. Abdoulbaki, l'organisation à Agadir de cette conférence internationale sur "les arabophones en Afrique subsaharienne" témoigne, une fois de plus, du souci et de l'attachement du Royaume à sa profondeur africaine et aux questions urgentes du continent, en particulier celles liées à la culture, à la pensée et à l'identité.

Sur le nombre d'arabophones en Afrique subsaharienne, il a estimé qu'il est difficile de parler de chiffres précis pour des raisons liées au contexte colonial.

"La langue arabe, jadis langue de la culture, de la science, de l'administration et de l'élite dirigeante dans un grand nombre de pays de la région, s'est retirée de la sphère publique en raison de la colonisation", a-t-il rappelé.

Si la langue arabe est devenue minoritaire par rapport au français ou à l'anglais dans certaines régions, d'autres pays comptent un grand nombre d'arabophones comme le Sénégal, le Nigeria, le Niger, le Mali et les pays d'Afrique de l'Ouest qui abritent des villes islamiques anciennes.

Les arabophones de la région subsaharienne sont néanmoins confrontés à une série de challenges où s'entremêlent les aspects légaux et culturels avec les défis de la formation et des moyens de travail, a-t-il déploré.

Côté légal, "dans de nombreux pays de la région, ce serait déjà une grande percée d'officialiser l'arabe comme deuxième, troisième ou même quatrième langue", a-t-il dit.

Le deuxième défi, d'ordre culturel, nécessite la prise en compte de la langue arabe dans l'élaboration des plans d'action des institutions en charge des questions culturelles, a-t-il indiqué.

En plus, a-t-il fait observer, la formation en langue arabe reste largement tributaire d'initiatives individuelles, quand bien même "ces initiatives pêchent par leur manque de continuité, d'évolution et d'accumulation".

A cela s'ajoute le défi du manque des moyens et des ressources pouvant valoriser la culture populaire en langue arabe dans la région, quoique "ce problème peut être surmonté grâce au développement des technologies de l'information et de la communication", a-t-il nuancé.

Pour renforcer la présence de l'arabe en Afrique subsaharienne, M. Abdoulbaki a appelé à faire de la promotion de cette langue l'un des domaines prioritaires de la coopération arabo-africaine et d'augmenter le nombre de bourses accordées par les pays arabes aux étudiants subsahariens, à l'instar de ce que fait le Maroc.

Il a aussi plaidé pour le soutien des publications en langue arabe dans ces pays, le lancement de prix destinés aux arabophones et aux écoles africaines qui l'enseignent, outre l'accompagnement des programmes pédagogiques en lien avec l'enseignement de cette langue.

M. Aboulbaki a également appelé à accorder plus de visibilité aux institutions arabophones subsahariennes dans les manifestations culturelles organisées dans les pays arabes.

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