Burundi: Polémique après une nouvelle attaque meurtrière revendiquée par la rébellion RED-Tabara

Carte du Burundi

Neuf personnes ont été tuées dans l'ouest du Burundi le 25 février 2024, a annoncé lundi le gouvernement, dans une attaque revendiquée par le groupe rebelle RED-Tabara qui a, lui, affirmé avoir tué 6 membres des forces de sécurité. Cette seconde attaque dans ce secteur en deux mois semble remettre en cause le dispositif sécuritaire instauré depuis plus d'un an par les autorités burundaises et construit autour de son intervention militaire dans l'est de la RDC.

Au Burundi, c'est la polémique après une attaque revendiquée par la rébellion de RED-Tabara à Buringa, une commune proche de la frontière de la République démocratique du Congo (RDC), située à une dizaine de kilomètres à peine au nord de Bujumbura.

Le gouvernement a fustigé une « attaque terroriste » accusant la rébellion d'avoir tué 9 personnes presque tous des civils, alors que les rebelles, eux, assurent avoir attaqué deux positions de l'armée et tué 6 soldats.

Mais, au-delà de cette polémique, cette seconde attaque dans ce secteur en deux mois semble remettre en cause le dispositif sécuritaire, mis en place depuis plus d'une année par les autorités burundaises, construit autour de son intervention militaire dans l'est de la RDC.

Des témoins et des sources sécuritaires assurent que cette attaque a été menée par des dizaines d'assaillants fortement armés et en uniformes de l'armée burundaise, en provenance de la RDC voisine.

Les combattants de RED-Tabara se seraient volatilisés après leur coup dans les marais de la Rukoko, qui bordent la rivière Rusizi, qui sépare les deux pays. Une zone quasi-impénétrable à cause de sa végétation luxuriante.

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Problème : cette attaque a eu lieu alors qu'il y a à peine trois mois, le pouvoir burundais assurait avoir repoussé le RED-Tabara à au moins cinq jours de marches de sa frontière, après une année d'opérations militaires dans les moyens et hauts-plateaux qui surplombent Uvira et Fizi, dans le Sud-Kivu ; un harcèlement permanent qui aurait permis, selon Gitega, de laminer la principale rébellion burundaise.

L'armée burundaise (FNDB) avait ensuite installé un double cordon : deux bataillons dans les montagnes du Sud-Kivu, côté RDC, et un bataillon dans les marais de la Rukoko côté burundais, censés prémunir le territoire national de toute nouvelle attaque. Jusqu'à il y a deux mois, lorsque le RED-Tabara a attaqué le village de Vugizo, à 5 kilomètres à peine de la localité de Buringa, victime de la nouvelle incursion rebelle il y a deux jours.

Pour Gitega, devenu le principal allié militaire de Kinshasa, les rebelles de RED-Tabara auraient bénéficié d'un appui multiforme du Rwanda, ce que Kigali a toujours nié.

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