Ile Maurice: Un manque d'ouvriers assombrit l'avenir de l'industrie cannière

Autrefois pilier majeur de l'économie, l'industrie sucrière est aujourd'hui confrontée à des défis de recrutement de personnel. Ce secteur peine à susciter l'intérêt des jeunes ouvriers et rencontre également des difficultés à recruter la main-d'oeuvre étrangère.

Ces problèmes ont été mis en évidence lors de la 63e assembléegénérale de la Mauritius Co-operative Agricultural Federation Ltd, qui s'est tenue mardi dans le Bonâme Hall situé dans les locaux du Mauritius Sugarcane Industry Research Institute (MSIRI), à Réduit.

Alors que certains secteurs économiques parviennent à trouver des «perles rares», les petits planteurs au sein de l'industrie cannière ne sont pas aussi chanceux. Le manque de soutien pour recruter des travailleurs supplémentaires est un facteur qui décourage les planteurs. Gansam Boodram, un vétéran dans cette profession, jette un regard sombre sur l'avenir. Il explique que «les Mauriciens ne semblent pas intéressés à travailler dans ce secteur. Nous avons fait des démarches pour recruter des travailleurs étrangers mais les procédures interminables nous desservent.»

Il souligne les délais frustrants associés à l'obtention des permis de travail et de séjour pour les travailleurs étrangers. Ces retards peuvent décourager les ouvriers qui, après avoir patienté plusieurs mois, trouvent finalement un emploi dans un autre pays. Ces difficultés ont été signalées aux autorités compétentes à maintes reprises mais sans qu'une solution satisfaisante ne soit trouvée. «Même lorsque vous vous adressez au service de l'immigration, vos correspondances s'accumulent et restent sans réponse, ce qui est décourageant», ajoute-t-il.

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Les frais élevés liés à l'embauche de travailleurs étrangers sont un autre obstacle pour les bourses des planteurs, comme le souligne également Arun Bholah, un autre planteur confronté à des problèmes similaires. «Les Mauriciens travaillant dans ce secteur sont majoritairement âgés. Sans compter qu'il est difficile de recruter de nouveaux travailleurs», poursuitil. Quoique sa famille soit dans cette industrie depuis longtemps, il souligne que sa rentabilité a diminué en raison du manque de main-d'oeuvre. Les planteurs expriment également des préoccupations concernant le manque de soutien gouvernemental, notamment en matière de mécanisation.

Gansam Boodram suggère que le gouvernement accorde une aide plus généralisée pour l'achat d'équipements afin d'améliorer l'efficacité des opérations de récolte. «Cela ne peut se limiter qu'à une ou deux institutions pour nous procurer l'aide nécessaire. Il est essentiel que tous les planteurs puissent y avoir accès. Pourquoi ne pas proposer des programmes d'aide pour l'acquisition d'équipements destinés à la récolte ?»

Cependant, le plus grand défi pour l'avenir de l'industrie semble être le désintérêt des jeunes. Les planteurs estiment qu'il est crucial d'engager des discussions avec la jeunesse pour les encourager à envisager une carrière dans ce secteur. Arun Bholah est pessimiste quant à l'avenir des petits planteurs, prévoyant leur disparition d'ici une décennie si des mesures appropriées ne sont pas prises pour susciter l'intérêt de la relève et de garantir un soutien adéquat de la part des autorités.

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