Congo-Brazzaville: Département de Plateaux - Les habitants de Gamboma et de Ngo se disent abandonnés

Absence d'eau potable, mauvaises conditions d'accueil et déficit en personnel soignant dans les centres de santé, manque d'enseignants qualifiés dans les écoles et insécurité grandissante, telles sont, entre autres, les préoccupations que les habitants de Gamboma et de Ngo, deux communautés urbaines du département des Plateaux, ont évoqué le 3 mars lors d'un échange avec le président du Parti « Les Souverainistes » (LS), Dave Uphrem Mafoula, dans le cadre de son initiative « Mbongui-Tour ».

Située à environ 273 km de Brazzaville, la communauté urbaine de Gamboma ne semble pas gouter, selon des témoignages de ses habitants, les délices de la municipalisation accélérée du département des Plateaux de 2013. Des édifices publics inachevés, aucun centimètre de bitume sur des kilomètres promis, la « Grande cité du Nord » est l'ombre d'elle-même.

« Notre localité est négligée, trop de promesses non tenues, surtout pendant les campagnes électorales, des rues sont impraticables et rangées dans l'herbe. L'hôpital de référence n'existe que de nom, sinon c'est de l'argent avant les soins, les écoles sont tenues en majorité par des bénévoles, l'approvisionnement en eau potable reste un casse-tête. Le projet de bitumage des voiries urbaines est placé dans les tiroirs », a dépeint Obami, l'un des intervenants.

%

Selon la population, l'état dans lequel se trouve la majorité des rues et le manque d'activités génératrices de revenus sont sources d'insécurité pendant la nuit. En effet, la ville de Gamboma est considérée à tort ou à raison comme un foyer des jeunes délinquants en provenance de Brazzaville. Malgré la présence des agents de l'ordre (policiers et gendarmes) dans la localité, certains intervenants ont sollicité la construction des postes avancés dans cette ville centenaire.

Presque même décor dans la communauté urbaine de Ngo, à quelques kilomètres de là. Petite ville cosmopolite et en pleine croissance spatiale, Ngo présente lui aussi un tableau peu reluisant. La localité est confrontée depuis belle lurette à un problème d'eau, les pluies demeurant la principale source d'approvisionnement. Au cas contraire, il faut débourser la somme de 250 FCFA pour un bidon de 25 litres.

« Lorsque j'arrive à Brazzaville, j'ai parfois honte de dire que je suis originaire de Ngo, parce nous manquons presque de tout. A l'hôpital, même pour un cas de paludisme, le malade peut succomber par manque de médicaments. L'eau, n'en parlons plus, quelle malchance pour Ngo ! », s'est exclamée une femme qui a pris la parole.

Les mêmes préoccupations à travers tout le pays

Pour avoir sillonné quelques localités des départements du Pool et des Plateaux dans le cadre de sa tournée nationale, Dave Uphrem Mafoula pense que les préoccupations des Congolais sont les mêmes et il y a une sorte de méfiance qui s'est installée entre les dirigeants et le peuple. D'où la nécessité de la parer au plus vite. « Depuis que nous avons commencé cette initiative d'écoute "Mbongui-Tour", nous nous rendons compte que finalement ce sont les mêmes problématiques qui sont évoquées.

Les questions d'écoles, de santé, d'eau et d'électricité sont constamment les mêmes, c'est un mélange de sentiments quand vous les écoutez s'exprimer. Nous pouvons comprendre que les choses ne marchent pas bien dans notre pays, il faut que les dirigeants puissent revoir la manière de le gérer », a indiqué le président du parti LS.

Pour perpétuer la démocratie participative au Congo, l'initiateur de Mbongui-Tour suggère aux hommes politiques d'être proactifs pour essayer d'amortir le choc qui semble s'installer et créer des conditions pour que les Congolais sortent de cet état d'esprit. Selon lui, ce rêve ne peut pas être porté ensemble si le peuple ne se sent pas dans son assiette au regard de la gestion du pays.

« Nous venons prendre la tension, ce que dit le peuple congolais. Après avoir écouté les préoccupations, il y aura un rapport que nous allons fournir et remettre aux autorités, parce que partout où nous passons, nous nous rendons bien compte qu'il y a quelque chose à faire. Et c'est à nous les politiques de voir comment nous pouvons réorganiser les choses pour rétablir la confiance, parce qu'il est effectivement question d'une confiance méprisée », a-t-il expliqué.

Profitant de son passage dans les deux localités, Dave Mafoula a investi les responsables des comités locaux de LS, tout en les invitant à être exemplaires, responsables et à respecter les lois et règlements de la République. En effet, à Gamboma, le parti est dirigé par Dave Ngalouo et, à Ngo, par Serge Mbourangon.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.