Le rythme de ramassage des ordures dans la Commune urbaine d'Antananarivo change. Les bacs sont vides.
Les commerçants du marché d'Anosibe ont été soulagés en arrivant sur leur lieu de travail hier matin. L'amoncellement d'ordures devant le marché a été collecté. "Les ordures qui se sont entassées depuis plusieurs semaines ont été ramassées cette nuit (ndlr: la nuit du mardi au mercredi). Huit camions et un tractopelle ont effectué le travail. Ce retour de la salubrité est important pour notre activité. Nos clients ne viennent pas lorsque les déchets débordent des bacs et obstruent les accès", note Gabriel Rakotomalala, président de l'association des commerçants à Anosibe.
Le rythme de ramassage des ordures dans la ville d'Antananarivo a changé cette semaine. Les camions, dont ceux nouvellement offerts par le gouvernement japonais, font plusieurs va-et-vient entre les bacs à ordures et le site de décharge à Andralanitra. "Deux camions ont ramassé les ordures dans notre quartier mardi après-midi. Depuis, les bacs sont presque vides. En tout cas, le changement est palpable", lance un habitant d'Androndra.
L'équipe de la Société municipale d'assainissement (SMA) s'apprêtait en outre à opérer dans des quartiers où des bacs débordent, comme à Andraisoro, hier soir. Le Président de la délégation spéciale (PDS) d'Antananarivo a dix jours pour dégager les tonnes d'ordures dans la capitale. Le défi est de taille. Car malgré l'accélération du rythme de travail avec l'arrivée des nouveaux camions, les déchets débordent encore des bacs dans plusieurs quartiers, comme à Isotry, aux 67 Ha, à Mananjara-ouest, entre autres. "Les éboueurs et les camions ne sont pas venus depuis plusieurs semaines. Les ordures vont jusqu'à bloquer la circulation", signale un habitant du quartier d'Ambohimirary, dans le cinquième arrondissement. "L'état des bacs n'a pas évolué. Depuis plusieurs semaines, les déchets n'ont pas été ramassés", indique une source aux 67 Ha Nord-ouest.
Défi majeur
Richard Ramanambitana, le PDS de la ville d'Antananarivo, est confiant. "Des solutions à court terme sont déjà mises en oeuvre pour faire d'Antananarivo une ville propre d'ici dix jours", a-t-il déclaré lors de sa descente à Anosibe mardi. Le vrai défi, c'est d'assurer un ramassage régulier des bacs à ordures.
Des opérations coup de poing ont été menées plusieurs fois, mais le problème revenait toujours à la fin des opérations. La SMA se justifiait par des problèmes de matériel de collecte d'ordures, par un manque de moyens financiers, par un problème d'accès au site de décharge à Andralanitra. L'insuffisance de camions a été résolue. Le Japon a offert une trentaine de camions multibennes, six camions bennes pour la collecte et le transport des déchets, deux camions bennes pour l'exploitation du site de décharge d'Andralanitra, un bulldozer, à la CUA. Ce qui devrait être largement suffisant pour les besoins de la SMA.
Des travaux ont été en outre réalisés à Andralanitra pour faciliter l'accès à ce site de décharge. Le défi maintenant, c'est de fournir les carburants dont ces camions ont besoin quotidiennement pour rouler. C'est avec les Redevances sur les ordures ménagères (Rom) dans l'Impôt foncier sur les propriétés bâties (IFPB) que la SMA fonctionne principalement. Alors que le taux de recouvrement fiscal est très faible. Richard Ramanambitana invite les habitants d'Antananarivo à payer leurs impôts.
