Madagascar: Croisons les... droits

Le hasard fait parfois bien les choses. Le 8 mars, le ministre français de la Justice et Garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a effectué le scellement de la loi sur l'Interruption Volontaire de Grossesse dans la Constitution française.

Un droit dont les Françaises jouissent depuis cinquante ans, lorsque sous l'impulsion de Simone Veil, le droit à l'avortement a été voté par le Parlement. La France est ainsi le premier pays au monde à avoir inscrit le droit à l'avortement dans sa Constitution. Le président Emmanuel Macron a souligné hier que l'étape suivante serait d'étendre l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution à toute l'Europe.

Une grande victoire acquise de haute lutte pour les Françaises. Il a fallu l'action de plusieurs militantes féministes pour en arriver là, comme l'a rappelé hier le président Emmanuel Macron. La bataille pour les droits de la femme a été entamée en 1791 par la dramaturge Olympe de Gouge. Elle a été relayée par la chanteuse et danseuse Josephine Baker, la philosophe et écrivaine Simone de Beauvoir, la féministe Louise Michel, Marie Claire Chevalier,l'avocate Gisèle Halimi, les journalistes Françoise Giroud, Hubertine Auclert, Marie Deraismes. La victoire a été obtenue par la magistrate Simone Veil, moins de deux siècles après les premières revendications. Que de chemin parcouru donc pour en arriver là. Une étape qui fait pâlir d'envie les féministes malgaches.

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Depuis au moins une décennie, ils luttent pour faire voter un projet de loi sur l'Interruption Thérapeutique de Grossesse. Un projet de l'association Nifin'Akanga présenté et soutenu par la députée élue à Tsihombe Marie Jeanne d'Arc Masy Goulamaly. Présenté deux fois à l'Assemblée nationale, le projet de loi n'a pas passé le stade des travaux de commission en 2021 et 2022.

Certaines députées sont farouchement contre ce projet de loi. La culture conservatrice et surtout l'Église constituent les principaux obstacles à l'adoption de ce projet de loi. Les féministes savent donc à quoi s'en tenir. Pour pouvoir changer les mentalités et accepter un droit que les femmes estiment «naturel», les Français ont mis un peu moins de deux siècles sans une parenthèse coloniale. Il faudra donc ajouter un autre siècle pour que les militants des droits des femmes malgaches arrivent au même résultat, si tout va bien. Croisons les... droits !

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