Burundi: Tancé par le président du pays, le maire de Bujumbura lance une nouvelle opération ville propre

Le Burundi veut booster son tourisme, qui est encore à l'état embryonnaire contrairement à la plupart des pays de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) dont il fait partie. Pour cela, il a organisé le week-end dernier des état-généraux pour faire de ce secteur « un levier de la croissance économique au service d'un Burundi, pays émergent en 2040 et pays développé en 2060 ». Mais pour le président burundais, le manque de propreté chronique à Bujumbura, la principale ville du pays, est devenu un véritable frein au développement du tourisme. Il s'en est donc pris violement au maire de cette ville , qui a réagi au quart de tour dès le début de cette semaine.

Des poubelles jetées nonchalamment dans les caniveaux de Bujumbura, des montagnes d'immondices entassées par endroits ou encore des routes sous les eaux à cause d'égouts bouchés, Bujumbura, la vitrine du Burundi n'est plus réputée pour sa propreté comme au siècle dernier. Le vendredi 8 mars, le président burundais qui est connu pour son franc-parler, a profité des états-généraux du tourisme pour interpeller vertement le maire de Bujumbura, le général Jimmy Hatungimana, ainsi que toutes les hautes personnalités présentes sur place. .

« Et avec ça, a lancé Évariste Ndayishimie, vous voulez que des touristes viennent au Burundi, alors que partout où vous étés passés pour venir jusqu'ici, c'était plein d'immondices ! Je vois bien que vous avez honte, mais je vous préviens : vous allez me voir un de ces quatre, en train de balayer toute la saleté accumulée au centre-ville, tout seul ! Et ne t'avise pas de venir m'aider, M. le maire, parce que tu as échoué à rendre propre cette ville ».

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Effet immédiat

L'effet a été immédiat. Le maire de Bujumbura qui a été tancé publiquement de cette manière a envoyé, deux jours plus tard, sans même prévenir ses administrés des agents chargés de vérifier si chaque ménage avait nettoyé devant sa maison, sous peine de sanctions immédiates, comme l'explique cette habitante : « Ma petite soeur qui habite dans le quartier Carama a trouvé sa maison fermée avec un cadenas de la mairie, parce qu'elle n'avait pas enlevé les mauvaises herbes qui avaient poussé devant sa maison. Elle a dû appeler l'agent qui avait laissé un numéro de téléphone, pour payer une amende de plus de trois euros afin qu'il ouvre sa porte ».

Mais sur les réseaux sociaux, beaucoup ne cachent pas leur scepticisme sur les chances de réussite de cette énième « opération ville-propre » inopinée à Bujumbura.

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