Congo-Kinshasa: Polémique sur la destruction d'un cimetière à Goma

Ville de Goma

Vive indignation après la cession d'un cimetière à Goma par les autorités politico-militaires à un opérateur économique. Conséquence, des tombes ont été rasées, laissant place à un terrain vide pour des activités économiques. Même si la cession de ce cimetière a été annulée en début de semaine, les familles victimes de la profanation de tombe veulent faire traduire les autorités devant la justice.

Les images partagées sur les réseaux sociaux montrent une pelleteuse retournant une tombe. Sur d'autres, une famille en train de déterrer les restes d'un défunt. Des images qui ont heurté et suscité des critiques acerbes à l'égard des autorités militaires.

Le cimetière, proche de l'institut technique industriel de Goma, accueillait encore des corps en 2023. Il a été cédé fin 2021 à un homme d'affaires qui voulait y ériger une morgue et un funérarium. En contrepartie, l'homme d'affaires a cédé à la province 10 hectares dans la périphérie de Sake, à une trentaine de kilomètres de Goma.

Un bradage qui frise la corruption, selon le mouvement citoyen la Lucha qui exige des poursuites judiciaires. « Des gens envoyés pour traquer les groupes armés dans le cadre d'un état de siège controversé ont mordu à l'hameçon des hommes d'affaires véreux seulement cinq mois après leur installation. Ceci démontre à suffisance que sous une gouvernance militaire, les populations du Nord-Kivu est en danger », a déclaré le militant.

Dans la capitale Kinshasa, les députés élus de la province du Nord-Kivu, comme Michel Moto ont alerté le pouvoir central sur les risques de voir la ville privée de cimetière. « Cela a choqué l'opinion, nos moeurs, notre culture bantoue. Quelque chose d'horrible. Nous devons savoir comment on en est arrivé là. Que s'est-il passé ? il y aura une enquête, approfondir ce dossier, savoir exactement quelles sont les responsabilités de chacun. On a d'abord dû arrêter l'hémorragie. Nous devons rester vigilants, veiller à ce que ce genre d'actes ignobles ne puisse plus se reproduire ».

D'autres cimetières seraient dans le viseur des hommes d'affaires dans une ville où le prix de l'immobilier est surévalué.

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