Madagascar: Remblais illicites - Des camions pris en flagrant délit mis en fourrière

Le contrôle des remblais s'intensifie. Une task force est opérationnelle.

Inflexible. Quatre camions sont mis en fourrière dans le parc de la Police municipale à Anosipatrana depuis la nuit du mardi. La direction des Transports et de la Mobilité Urbaine auprès de la commune urbaine d'Antananarivo (CUA) les a pris en flagrant délit, remblayant illicitement un terrain à Ambilanibe Andavamamba. «Après les fouilles, il a été constaté qu'ils ne disposaient pas d'autorisation pour ce remblayage», communique la CUA.

Les transporteurs de ces camions disaient qu'ils exécutaient un projet de l'État, le remblayage du site de réinstallation des habitants vivant au bord du Canal C3. «C'est ce qu'ils avancent. Mais après vérification, c'est un terrain à côté de ce site de réinstallation qu'ils ont remblayé. Il faut préciser que s'ils ont été mis en fourrière, c'est qu'ils ont déjà reçu un avertissement auparavant», note une source auprès de l'Autorité de Protection contre les Inondations de la Plaine d'Antananarivo (Apipa).

Projets validés

Depuis le mois de janvier, une task force dirigée par le ministère de la Décentralisation et de l'Aménagement du Territoire a été mise en place pour surveiller les remblayages illicites. «Depuis, trente remblais ont été suspendus et dix-neuf camions ont été mis en fourrière. D'autres transporteurs de remblais ont été verbalisés mardi. Ils seront sanctionnés s'ils poursuivent», souligne la source auprès de l'Apipa. Elle rappelle que le remblayage est passible d'une amende d'au moins 5 millions d'ariary, selon la superficie remblayée.

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Les travaux de remblayage dans le Grand Tanà ont été suspendus depuis février 2022, face au risque d'inondations qui plane sur Antananarivo pendant les périodes de pluies, à cause des remblais «sauvages». Seuls les projets validés en Conseil des ministres sont autorisés. Cela n'a pas arrêté les opérations illicites. Plusieurs rizières sont remblayées dans la ville d'Antananarivo et dans les communes d'Ambohimangakely, d'Alasora, d'Ambohijanaka, entre autres. Si ces remblais se poursuivent, c'est qu'il y a certainement des responsables qui donnent leur feu vert. Jusqu'ici, ils ne sont pas démasqués. Peut-être plus pour longtemps ? Une source affirme que des enquêtes sont en cours et que d'anciens hauts responsables institutionnels sont interrogés dans ces affaires de remblais illicites.

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