Les observateurs se posent des questions sur les causes de l'incident, sachant que ce n'est pas le premier du genre, puisque des incidents similaires se répètent depuis quelques années, créant, à chaque fois, un malaise généralisé et de l'incompréhension de la part des Tunisiens qui se voient privés de leur liberté de circulation.
Les frontières tuniso-libyennes sont, de nouveau et depuis quelques jours, le théâtre d'une tension à la suite des mesures prises du côté de Tripoli, interdisant aux commerçants et travailleurs tunisiens d'entrer en Libye par le poste frontalier principal de Ras Jedir
En effet, dans un communiqué officiel rendu public vendredi 15 mars, le ministère de l'Intérieur fait état d'une rencontre à Tunis entre le ministre, Kamel Féki et l'ambassadeur de Libye en Tunisie, Mustapha Mohamed Gdara.
Selon ledit communiqué, les deux parties ont discuté, outre des questions en lien avec la coopération bilatérale et le phénomène de la migration irrégulière, de «la possibilité de faciliter davantage les procédures de déplacement des citoyens des deux pays via les postes frontaliers », sans oublier d'évoquer la prochaine réunion de la Commission mixte de sécurité prévue à Tunis.Ainsi, tout porte à croire que la question de ladite interdiction d'entrée a été à l'ordre du jour, mais c'est le président de l'Observatoire tunisien pour les droits de l'homme, Mostafa Abdelkebir, qui fournit de plus amples détails à travers un post publié depuis mercredi 13 mars. L'homme, connu pour son sérieux, sa crédibilité et sa notoriété dans cette zone frontalière, a assuré que les travailleurs et commerçants, pris pour cibles, étaient en règle avec les conditions et les mesures en vigueur.
Trouver un modus vivendi viable
Cela a amené les observateurs à se poser des questions sur le pourquoi, sachant que cet incident n'est pas le premier du genre, puisque ceux-ci sont répétitifs depuis quelques années, créant, à chaque fois, un malaise généralisé et de l'incompréhension de la part des Tunisiens qui se voient privés de leur liberté de circulation.
Ces mesures font planer de sérieux doutes quant au respect des accords bilatéraux signés entre les deux parties. Notons que la Tunisie n'a pas appliqué à ce jour le principe de réciprocité.
Ainsi, les autorités tunisiennes concernées sont tenues de trouver, dans les meilleurs délais, les solutions adéquates aux problèmes qui semblent revenir régulièrement, depuis des années, sans qu'il y ait un modus vivendi viable pour garantir la liberté de circulation des voyageurs tunisiens pour entrer sur le territoire libyen. Et vice-versa
Pourtant, on rappelle qu'il y a, à peine quelques jours, le Président de la République avait annoncé, en marge du Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (Gecf), tenu à Alger, la prochaine réunion tripartite tuniso-algéro-libyenne.
Il est à espérer, donc, une véritable relance, sérieuse et solide, des relations de coopération avec le voisin libyen, censées être fructueuses pour les deux pays et les deux peuples, d'où la nécessité, selon les observateurs, de passer à des niveaux de coopération supérieurs, en évitant les incidents. Seul un climat de confiance est capable de remettre le partenariat bilatéral sur les rails dans une conjoncture régionale des plus difficiles.