Congo-Brazzaville: Polémique après la condamnation d'élèves ayant remplacé le drapeau de leur lycée

Le verdict prononcé le 14 mars par la justice, condamnant huit élèves pour avoir descendu le drapeau national et le remplacer par une étoffe, a donné lieu à une vive polémique. D'aucuns jugent la sentence exagérée, d'autres la soutiennent. Mais dans l'ensemble, les ONG demandent à la justice de s'occuper des « vraies affaires du pays ».

Directrice exécutive par intérim de l'Observatoire congolais des droits de l'homme (OCDH), Nina Kiyindou Yombo estime que la justice a été sévère et n'a pas pris en compte l'avenir des enfants : « Parmi ceux qui ont été condamnés, il y a certains qui préparent les examens d'État [le baccalauréat, NDLR]. Pour cela, il était souhaitable qu'on regarde tout cela avant de prononcer le verdict », a-t-elle indiqué.

De son côté, Bertrand Menier, du mouvement citoyen Ras-le-bol, soutient que la loi est la même pour tous. « On les a condamnés. C'est un exemple. La loi est dure, mais c'est la loi. Il fallait dire la loi. Mais ce n'est pas pour nous une joie de voir les petits enfants être condamnés », a-t-il affirmé.

Pour Maixent Animba Emeka, du Forum pour la gouvernance et les droits de l'homme (FGDH), la justice congolaise doit cesser de fonctionner à deux vitesses. « Il y a des actes qui ont été commis par des gens dans ce pays qui mériteraient des sanctions exemplaires, mais qui n'ont pas été jugés. L'argent de l'État est volé, des biens publics sont dilapidés, mais on ne touche pas ces gens. Mais des petits enfants qui ont fait certes des bêtises, on est sévères avec eux, je trouve cela méchant », a-t-il dit le coeur serré.

Durant tout le procès, les avocats des élèves ont soutenu devant la Cour que les vrais auteurs de l'acte de dégradation du drapeau national étaient encore en cavale.

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