Afrique: Les chefs rebelles basés au Tchad réclament l'argent prévu par les négociations de Luanda

Les chefs rebelles de Centrafrique installés au Tchad sont au régime sec depuis plusieurs mois. Ils affirment que les moyens alloués par l'Angola au nom de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) dans le cadre de la feuille de route de Luanda de septembre 2021 ne leur sont plus versés. Leurs demandes d'explication auprès des autorités tchadiennes, chargées de décaisser les fonds angolais, sont pour l'instant restées sans réponse.

Le 9 février, l'ancien président François Bozizé a écrit au directeur des services de renseignement tchadien pour s'interroger sur la suspension depuis février 2023 de sa prise en charge financière et de celle de son directeur de cabinet dans le cadre de la feuille de route de Luanda.

Le coordinateur de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) questionne la « viabilité » des engagements pris et demande des « éclaircissements » à Ahmed Kogri. Celui-ci, remercié de la tête de l'Agence nationale de la sécurité d'État (ANSE) le 21 février dernier, est désormais secrétaire particulier du président de la transition. Il est visé de manière plus directe par d'autres leaders de la CPC en exil au Tchad, eux aussi privés de versements, qui soulignent l'absence de réponse à leurs sollicitations.

En leur nom, Abakar Sabone a demandé une audience à Mahamat Idriss Déby, ainsi qu'à Ismaël Souleymane Lony, le nouveau patron des renseignements. Dans ses courriers, il affirme qu'en vertu de la feuille de route, l'Angola avait promis la somme de 13 millions de dollars sur cinq ans (près de 8 milliards de francs CFA), notamment pour l'installation et les frais de prise en charge des familles des signataires ; mais qu'à ce jour, sur les 5,5 milliards de francs CFA placés en banque, moins de 3 milliards leur ont été remis par l'ANSE, jusqu'au gel des transferts de fonds. Ils s'interrogent donc sur la destination du reste de cet argent.

Ni les autorités angolaises ni les autorités tchadiennes n'avaient répondu hier soir à nos sollicitations.

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