Afrique du Nord: Alger fabule grave

Comment peut-on être exproprié de ce que l' on ne possède pas ?

La réaction attribuée à une source diplomatique marocaine aux allégations algériennes qui avaient fait suite à la décision d'expropriation prise par le gouvernement marocain et concernant entre autres « les prémices de l'ambassade d'Alger », témoigne de la dignité et de la sagesse qui sont le propre de cette même diplomatie marocaine.

Elle a tenu à clarifier que les locaux de la Chancellerie et de la Résidence de l'ex-ambassadeur d'Algérie à Rabat ne sont en aucun cas concernés par une quelconque procédure d'expropriation. Contrairement aux affirmations des autorités algériennes, ces locaux demeurent respectés et protégés par l'Etat marocain, même après la rupture unilatérale des relations diplomatiques par l'Algérie. Il est indiqué que le terrain sur lequel ces bâtiments sont érigés a été gracieusement offert par les autorités marocaines.

Ensuite, il est précisé qu'un seul bâtiment a été sujet de discussion avec les autorités algériennes. Il s'agit d'un local non utilisé, adjacent au siège du ministère des Affaires étrangères. Cette opération d'élargissement concerne plusieurs bâtiments diplomatiques, et le Maroc a assuré avoir associé étroitement et informé les autorités algériennes de cette démarche depuis plus de deux ans, avec une totale transparence.

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Mieux encore, les autorités marocaines ont également fait part de leurs communications officielles avec leurs homologues algériennes, témoignant de leur bonne volonté de régler la situation à l'amiable.

Il est également souligné que le Maroc assume pleinement ses responsabilités et obligations découlant de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques, malgré la rupture unilatérale des relations diplomatiques par l'Algérie. Les propriétés de l'Etat algérien qui n'accueillent plus de locaux diplomatiques ou consulaires sont respectées et protégées par la loi marocaine, conformément aux normes internationales.

Enfin, le Maroc insiste sur son engagement envers le maintien d'une relation de bon voisinage et de fraternité entre les deux pays et peuples. Contrairement à ce qui est prétendu par les autorités algériennes, le Maroc affirme ne pas être engagé dans une logique d'escalade ou de provocation.

Dans ce contexte, la procédure concernant le local en question est au point mort, reflétant peut-être une volonté mutuelle de désamorcer les tensions et de chercher des solutions diplomatiques.

Le ministère des Affaires étrangères du régime algérien avait rendu public un communiqué dans lequel Alger « condamne dans les termes les plus énergiques» le projet de confiscation des prémices de son ambassade au Maroc. Le gouvernement algérien a affirmé qu'il «répondra à ces provocations par tous les moyens qu'il jugera appropriés». «Le Royaume du Maroc s'est engagé dans une nouvelle phase escalatoire dans ses comportements provocateurs à l'égard de l'Algérie. Ces nouvelles provocations se sont manifestées récemment à travers le projet de confiscation des prémices de l'ambassade de l'Etat algérien au Maroc», lit-on dans ce communiqué incendiaire.

Par ailleurs, l'attitude impulsive de la diplomatie algérienne intrigue les observateurs et soulève des questions sur la manière dont la junte militaire gère ses différends avec les pays voisins, comme c'est le cas avec le Mali, le Niger.

L'ancien ambassadeur du Maroc à Alger, Hassan Abdelkhalek, a dénoncé « le recours récurrent du régime algérien à l'escalade et à l'alimentation de l'hostilité envers le Maroc, au milieu de la guerre qu'il lui mène depuis près d'un demi-siècle, visant à porter atteinte à son intégrité territoriale et à nuire à ses intérêts nationaux ».

Selon lui, en publiant ce communiqué incendiaire et truffé de mensonges, le régime algérien fait preuve de cécité et de déni de la réalité puisqu'il a rompu unilatéralement, le 24 août 2021, ses relations diplomatiques avec le Maroc. « Depuis cette date, l'Algérie n'a plus d'ambassade à Rabat, tout comme le Maroc à Alger, et les sièges abritant l'ambassade d'Algérie et ses dépendances après la rupture des relations diplomatiques sont devenus des sièges ordinaires que le Maroc a le droit souverain d'exproprier pour l'utilité publique », a rappelé le diplomate marocain.

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