Centrafrique: À son procès, l'opposant Mboli-Goumba s'est dit «prêt à passer même 20 ans en prison»

En République centrafricaine (RCA), le procès pour diffamation de l'opposant Crépin Mboli-Goumba s'est tenu le 20 mars 2024 à Bangui. Le 21 février, le patron du parti politique Patrie avait accusé la justice de RCA d'être corrompue jusqu'au plus haut-sommet de la hiérarchie. Durant l'audience, Il a appelé le procureur à rester du côté de la loi et se dit « prêt à passer même 20 ans en prison ».

En Centrafrique, le procès de maître Crépin Mboli-Goumba, l'un des leaders d'opposition et président du Parti africain pour une transformation radicale et l'intégration des États (Patrie), s'est tenu ce 20 mars 2024 à Bangui.

Le 21 février dernier, lors d'une conférence de presse, Crépin Mboli-Goumba avait accusé la justice centrafricaine d'être corrompue jusqu'au plus haut-sommet de la hiérarchie. Poursuivi pour diffamation et outrage à magistrats, il a été interpellé le 3 mars dernier à l'aéroport de Bangui, alors qu'il s'apprêtait à voyager pour le Cameroun.

Après trois jours de garde à vue, Crépin Mboli-Goumba a été remis en liberté provisoire et sa comparution proprement dite s'est tenue ce mercredi au tribunal de grande instance de Bangui.

C'est aux environs de 8h que l'audience a commencé. Sur le banc des accusés, Crépin Mboli-Goumba, vêtu d'une chemise pagne, était entouré par son collectif d'avocats. Ils ont dénoncé une procédure biaisée. Selon eux : « Maître Crépin Mboli-Goumba a été arrêté de manière illégale sans mandat d'arrêt et sans document de justice sur instructions du ministre de la Justice. »

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Ils ont donc demandé l'annulation de la procédure et la relaxe de leur client.

De son côté, l'accusation a rejeté l'idée d'un procès politique émise par certains avocats de la défense.

Audience suspendue

L'audience a ensuite été suspendue pour une courte pause, avant de reprendre dans l'après-midi à 14h. D'entrée de jeu, le procureur général Benoît Narcisse Foukpio demande au prévenu Crépin Mboli-goumba si ses propos tenus lors de sa conférence de presse du 21 février dernier, n'étaient pas diffamatoires à l'égard des quatre magistrats plaignants. Question à laquelle il s'est refusé de répondre, avant de demander à ses avocats de quitter la salle.

Il a appelé le procureur à rester du côté de la loi et se dit « prêt à passer même 20 ans en prison », a-t-il déclaré, avant d'ajouter : « Je sortirai un jour car les hommes ne sont pas puissants éternellement. »

Dans son réquisitoire, le procureur général a requis un an de prison contre Crépin Mboli-Goumba et une amende de 125 millions de francs CFA à payer à chacun des quatre magistrats plaignants. La Cour va rendre son verdict le 27 mars prochain.

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