Gabon: Dialogue national inclusif - Le peuple autochtone Ungom hausse le ton

Le Dialogue National Inclusif n'a pas encore débuté que la bataille pour l'occupation des places devient de plus en plus acharnée. Partis politiques, acteurs de la société civile, organisations traditionnelles et même les peuples autochtones, tous se bousculent pour ne pas rater ce rendez-vous de l'histoire du pays.

Le peuple autochtone Ungom, qui revendique son antériorité sur le territoire du Gabon et son peuple, ne cautionne pas que son statut de peuple autochtone ne soit pas pris en compte par les plus hautes autorités nationales, qui ne reconnaissent ce statut qu'à la seule communauté pygmée.

C'est à la faveur d'une lettre ouverte adressée au Président de la Transition, et publiée dans le Journal La Lowe, dans sa parution du mardi 19 mars 2024, que le peuple autochtone Ungom, par le biais des associations Tebakani, Shongn'Ikaka et Peuple Ungom, a tenu à exprimer sa frustration de voir toute la palme des peuples autochtones du Gabon être décernée à la seule communauté pygmée, alors que « les Ungom-pygmées ont foulé le sol du Gabon sous la direction d'autres Ungom, qui en étaient leurs maîtres, et qui ont posé les fondements matériels et spirituels de cette nation », peut-on lire dans cette correspondance.

La cause de cette montée d'adrénaline est la publication du décret portant convocation et organisation du dialogue national inclusif, qui n'a retenu comme peuple autochtone pour participer à ce dialogue que la communauté pygmée, avec huit (08) représentants. Les Ungom ne comprennent pas les raisons de ce choix singulier parmi plus de 50 communautés de notre pays. Ils estiment que le souci d'intégration sociale de cette communauté soeur ne peut amener l'État à laisser au tapis, d'autres maillons essentiels de l'histoire de ce pays.

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Le peuple Ungom estime qu'en tant que communauté ayant foulé le premier le sol du Gabon, et ayant donné toutes les autres communautés qui y existent, son statut mérite d'être pris en compte dans la constitution de la République, et sa place garantie pendant des grands évènements marquant la vie de la nation. « Si le peuple pygmée a dix représentants au dialogue national, la communauté Ungom devrait en avoir au moins dix » a déclaré le vieux

Kabangoye, interrogé par nos confrères du journal La Lowé.

Les Ungom prétendent détenir la vérité sur l'histoire des peuples de ce pays. Le dialogue national en préparation ne devrait-il pas être l'occasion pour les organisateurs de leurs accorder quelques minutes de parole afin de permettre à la communauté nationale d'apprécier le niveau de savoir de cette communauté ? Le CTRI devrait prêter une oreille attentive au message de cette communauté, qui semble avoir des choses à partager avec la communauté nationale.

La restauration des institutions ne passe-t-elle pas aussi par l'écriture de l'histoire réelle de ce pays ? Mais quoi qu'il en soit, même si le CTRI et son président accèdent à la demande de participation des Ungom à ce dialogue, en tant que communauté autochtone, les intellectuels de cette communauté doivent savoir que la promotion de l'histoire d'un peuple est d'abord l'oeuvre de ses filles et fils.

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