A l'occasion du rendez-vous mensuel du Centre culturel Jean-Baptiste-Tati-Loutard de Pointe-Noire, dénommé l'Invité culturel, l'écrivain Emeraude Kouka a présenté, le 22 mars, ses deux recueils de poèmes « Hérésiarque toute la lyre », paru en 2019 aux Editions Le Lys bleu, et « A Biste de nas », paru aux Editions Kemet en 2021.
Jeune écrivain à la muse fertile et au talent prometteur, Emeraude Kouka se distingue de ses condisciples tant par la complexité de ses écrits que par la singularité de son style alliant la langue courante, les mots issus du vocabulaire populaire et ancien, les expressions argotiques et empruntées des courants juvéniles influencés par le rap et autres néologismes tirés de la musique et des rythmes urbains. « Je puise dans les particularismes lexicaux comme le registre rapp. Pour moi, la liberté de l'écrivain c'est aussi cette capacité qu'il a de tordre le langage et de l'emmener dans tous les sens », a t-il dit.
Adepte des préceptes consacrés de la poésie profondément mallarméenne, Emeraude Kouka se démarque de tout formalisme rhétorique en présentant dans ses recueils de poèmes des textes courts et concis, mais suffisamment riches et entraînants dans une musicalité agréable à l'oreille. L'instantanéité, l'insolite, la surprise...fascinent sa curiosité et influencent sa muse. Le recueil «A Biste de nas», dont les extraits ont été lus devant l'assistance, et « Hérésiarque toute la lyre», des titres quasi imprononçables comme les textes qui meublent ses ouvrages le distinguent des autres. «La poésie est l'art de créer les images dans nos têtes », a-t-il dit pour expliquer sa démarche jugée hermétique par le public.
Ecrivain, critique d'art, administrateur culturel, Emeraude Kouka collabore avec de nombreux artistes (plasticiens, photographes, vidéastes, danseurs...). Après ses études universitaires, il a été assistant à la communication à l'Institut français du Congo à Brazzaville, avant d'être attaché auprès du conseiller du chef de l'Etat, département de la Culture et du Tourisme. Actuellement, il travaille au ministère de l'industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs.
