Afrique: L'eau, source de conflits mondiaux actuels

Ce 22 mars c'est la Journée mondiale de l'eau. La rareté de l'eau est dans certaines régions, source de conflits.

En 1993, l'Organisation des Nations unies a instauré la Journée mondiale de l'eau, une manifestation annuelle célébrée le 22 mars.

Cette journée doit servir à sensibiliser le grand public sur l'importance de cette ressource et soutient l'objectif de développement durable numéro 6 des Nations Unies, à savoir l'assainissement et l'accès de tous à l'eau, surtout potable, d'ici à 2030.

Le thème de la Journée mondiale de l'eau 2024 est "l'eau pour la paix". Le but cette année est donc d'attirer l'attention sur la centralité de l'eau dans lesenjeux et conflits mondiaux actuels.

Un enjeu primordial

Alors même que l'accès à l'eau est considéré par beaucoup comme un droit et non comme un privilège, l'Organisation mondiale de la santé rapportait récemment que "2,2 milliards de personnes n'avaient pas accès à des services d'eau potable gérés de manière sûre".

D'après le GIEC, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, environ la moitié de la population mondiale est confrontée à de graves pénuries d'eau pendant au moins une partie de l'année.

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Mais, ce manque d'accès à l'eau ne se fait pas ressentir de la même manière partout : en Afrique subsaharienne par exemple, 24% de la population a accès à une source sûre d'eau potable, contre 95% en Europe.

Moyen de pression

La rareté de l'eau fait donc de son accès une source de conflits.

Le rapport mondial des Nations unies sur la mise en valeur des ressources en eau a, à ce titre, constaté une hausse significative des conflits liés à l'eau : entre 2000 et 2009, on en recensait 94, tandis qu'entre 2010 et 2018, ce chiffre s'élevait à 263.

De nombreux pays utilisent notamment les cours d'eau qui traversent des frontières comme moyen de pression dans les négociations internationales, surtout lorsqu'il n'y a pas de convention sur l'exploitation des ressources transfrontalières.

Cela aboutit à de fortes tensions entre les pays : on pense notamment à la discorde entre l'Ethiopie et l'Egypte dans le cadre du projet éthiopien de méga-barrage sur le Nil.

Le cas de la Namibie

Mais face à la raréfaction de l'eau, plusieurs initiatives locales voient le jour. Windhoek, la capitale de la Namibie, est par exemple, pionnière en matière de traitement et de production d'eau.

L'usine de recyclage des eaux de Goreangab, qui est en service depuis 2002, fournit entre 15% et 25 % de l'eau totale de la ville et a servi de modèle à d'autres pays qui s'inspirent de son processus d'assainissement des eaux.

La coopération internationale, ainsi que des initiatives comme le recyclage de l'eau de Windhoek, pourraient donc aider à garantir l'accès de tous à l'eau potable et à des services d'assainissement.

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